• Fillé sur sarthe

     

     Au début du siècle dernier, depuis la Belle Époque et notamment avec l'avènement du petit train de la Sarthe, le village était très fréquenté par de nombreux vacanciers et promeneurs pour ses berges ombragées.


    A la fin de ce XX° siècle, en 1995, il y eut une volonté conjointe du dernier meunier et du Maire de la commune de ré-insuffler une nouvelle vie au moulin de Fillé : ce fut le début d'une grande aventure avec la transformation par la CDC de l'ensemble du site. Récemment, une guinguette y a même été ouverte.
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    Canotage à Fillé en 1915. A Fillé au début du siècle dernier, comme aujourd'hui, cent ans après, grâce à l'espace nautique, c'est toujours le plaisir de naviguer sur la Sarthe.
     
     
     


    1921 était une année de sécheresse : il n'avait pas plut depuis août 1920.

    Le 8 Octobre 1920 a eu lieu le Comice Agricole à la Suze avec le grand banquet traditionnel mais en raison de la fièvre aphteuse, cette manifestation n'a pas été très importante.

     

     

    Le journal local "OUEST-ECLAIR" du 6 Décembre 1921 relate un jugement rendu par la 4° session des assises de la Sarthe et tout particulièrement les faits dont s'est rendu coupable un jeune domestique de ferme.

    Celui-ci étant employé chez un cultivateur de FILLÉ avait appris que des récompenses en argent seraient distribuées au comice agricole de LA SUZE. Il en fit aussitôt la demande auprès de son patron mais ce dernier qui avait à se plaindre de lui n'y consentit pas. Le samedi 6 Septembre 1921, après avoir déclaré à son maître qu'il aurait à s'en repentir, incendia les récoltes de foin, de paille ainsi que le bois situé derrière la ferme.

    Le président du tribunal procédant à l'interrogatoire du domestique, celui-ci avoue sans ambages les faits qui lui sont reprochés mais proteste, cependant, contre les renseignements donnés sur lui par Monsieur le Maire de FILLÉ. Après une belle plaidoirie de son avocat, le jury rapporte un verdict de clémence compte-tenu de son jeune âge et de son remords.

     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

     

    Les deux photographies (ci-dessus et ci-dessous) m'ont été aimablement adressées par Mme Gervaise Dubourg (par mail du 15/11/2020) que je remercie vivement. Elles montrent la Fête des écoles à La Suze (fête qu'elle situe vers le milieu des années 30) et sur lesquelles on voit deux groupes de Fillé. Elle me précise que l'institutrice de l'école publique de Fillé était Mme Blanche Leroux et me confie une anecdote amusante à son sujet : "Elle s'était confectionné pour l'occasion un chapeau neuf avec deux vieux (chapeaux) mais ses chaussures étaient trouées !" (sic).

     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

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    DEJÀ EN 1922, L"OUEST-ÉCLAIR" PUBLIE UN ARTICLE EN PAGES "LE MANS" CONCERNANT LA POLLUTION DES RIVIÈRES DUE AU ROUISSAGE DU CHANVRE ET NOTAMMENT A FILLÉ.
     
     
     
     
     
     
    ROUISSAGE DU CHANVRE
     
    extrait archives Ouest-Eclair du 15 Avril 1922
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    1923 ANNEE DE L'INAUGURATION DU MONUMENT AUX MORTS DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

    Les monuments aux morts sont de puissants mémoriels de la Grande Guerre.
     

    Le 11 Novembre 1923, FILLÉ inaugure son monument aux morts de la première guerre mondiale en présence d'une foule nombreuse et devant la Mairie, la Municipalité rend hommage par un "HONNEUR A NOS VAILLANTS POILUS" que l'on peut lire sur la banderole qui longe le canal.

    Monsieur François CHENON avait été élu Maire en Décembre 1919 puis réélu en 1923, il présidera aux cérémonies de cette inauguration.

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    photo collection particulière

     


     



     

    FILLE le jour du 11 Novembre 1923



    Une ouverture a été pratiquée dans le mur du cimetière pour y introduire le monument et cette ouverture a été masquée depuis par des grilles


     
     
     

     


     

     

     
     
     
    LA FÊTE A FILLÉ MALGRÉ LES DEUILS

     



     
     

    ci-dessous, dans le centre-bourg la boulangerie  Monsieur LELASSEUX Gaston était boulanger en 1936

     
     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

     
    Ci-dessous, la même boulangerie en 1936 après que les époux LELASSEUX aient modifié et agrandi le bâtiment
    Cette photo m'a été aimablement adressée par Mme Marie-Christine Paterne que je remercie ici.

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

     

    ci-dessous, l'entrée du bourg, Monsieur et Madame MARECHAL Auguste étaient hôteliers en 1936.

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

     

     

     



    Fête de cavaliers à cheval en 1929 ci-dessus et ci-dessous.

     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

    La photo ci-dessus m'a été aimablement adressée par Mme Dubourg Gervaise par mail le 15/11/2020


     
     

    En 1924 a lieu la restauration du clocher.  

     

    Ci-dessous, à la lecture du quotidien "OUEST-ÉCLAIR" du 16 Juin 1924, on peut quand même se rendre compte que FILLÉ possède toujours une solide réputation de  "terre d'accueil" pour les touristes, vacanciers ou simples promeneurs en visite pour une journée champêtre.
    Ainsi la Société des "Normands" (tout laisse à penser que ce sont les Normands de la Sarthe), bref, elle est venue en train spécial S'IL VOUS PLAIT, cette grande famille de Normands à FILLÉ où toutes les dispositions ont été prises pour que les Sociétaires normands avec leurs familles et amis puissent s'amuser mieux encore qu'ils ne le firent à ARNAGE, la SUZE et FRESNAY-SUR-SARTHE (sic : c'est écrit dans le texte car nous, bien sûr, on ne veut pas d'ennuis avec ARNAGE et la SUZE).
    Pour tout dire, promenades, pêche, jeux, chants et bien entendu, dîner familial étaient au programme avec l'inévitable "trou normand" .

     

     

    ci-dessus, extrait du journal "OUEST-ÉCLAIR" du 16 Juin 1924 (site : www.normannia.info)

     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

    En Novembre 1924 : "après un ouragan d'une extrême violence, la pluie est tombée partout en abondance..."

    La tempête a sévi sur toute la France et à Fillé de nombreux arbres sont arrachés.

     

    Premier pas dunlop

     

     

    Sur "OUEST-ÉCLAIR" du 16 Avril 1926, il est mentionné dans les pages "Sarthe" que le Comité de l'U.V.F. a fait disputer, le 15 Avril au matin, l'éliminatoire de la course cycliste du "PREMIER PAS DUNLOP" soit 50 kms - bien flèchés d'après l'article - et ce, à travers la campagne Suzeraine en passant par Fillé : "Organisation Parfaite du Comité Uvéiste" (sic).  

    Egalement, sur le journal "OUEST-ÉCLAIR" du 25 Juillet 1926, il est signalé que Monsieur DUBOIS, Hôtel du Progrès à FILLÉ SUR SARTHE a trouvé un pigeon 24-220-2531 possédant une bague caoutchouc et provenant de Bruxelles. 

     

    extraits ci-dessus site www.normannia.info

     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

    Ci-dessous, photo parue dans le journal "LA ROUE TOURNE" en décembre 1989

    Une course à la grenouille (précision : une grenouille dans une brouette !) en 1927 devant la Mairie de Fillé.
     


     
     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

    Dans le journal Ouest-Eclair du 15 Janvier 1928- édition de l'Ile-et-Vilaine - à la rubrique des publications de mariages, il est annoncé le mariage de Monsieur Maurice de Fromont de Bouaille, agriculteur propriétaire à Fillé-sur-sarthe, Croix de Guerre, avec Mademoiselle Eliane de la Motte-Rouge domiciliée à Rennes. 
     

    Par avis de presse (Ouest-Eclair) en date du 29 Septembre 1928, les éleveurs sont invités à  présenter aux commissions d'inscription au Sud-book du cheval de trait du Maine les poulains de six mois ainsi que les pouliches de dix-huit et trente mois nés de parents déjà inscrits au titre d'origine. L'article précise par ailleurs que les pouliches de trente mois et les juments d'âge pourront être inscrites sans origine si elles présentent bien les caractéristiques de la race, sont de bonne conformation et exemptes de tares et ce, le mardi 2 Octobre 1928 à Fillé, à 14 h 45, d'après l'itinéraire fixé par les Commissions.  

     
     
     
    projet d'un pont-bascule en 1933 avec en annexe la carte en question datant de 1925

     

     


     
     
    et ci-dessous CYPRIEN et son petit-fils RAOUL devant la roue de son moulin. 
     
     
     

    Monsieur Alphonse BEUNARDEAU a été élu Maire le 19 Mai 1929

    Il était invalide de la première guerre. Il était conseiller général, Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre et médaillé militaire. Il avait donc été élu Maire en 1929, réélu en 1935, en 1941 et en 1947 après la Libération. Il mourut le soir de Noël 1951 suite à un malaise pendant la messe de Minuit.

    Le 11 Novembre 1937,  lors de la cérémonie de la célébration de l'Armistice, Monsieur BEUNARDEAU s'est vu remettre la rosette de la Légion d'Honneur en récompense "d'une vie magnifique de bravoure" comme s'est exprimé le Président de la section de la Sarthe des Grands Invalides de Guerre et, en présence du sous-préfet de LA FLÈCHE.

    Comme nous l'avons rappelé plus haut, Monsieur BEUNARDEAU était déjà titulaire de la médaille militaire et de la croix de guerre avec palmes qui lui furent conférées par le Maréchal Joffre avec une superbe citation. Il était né le 13 Février 1887 dans la ferme familiale des Iles du Milieu.

     

     
    Ci-dessus, extrait du journal "OUEST-ÉCLAIR" du 25 Novembre 1937 relatant la remise de la rosette de la Légion d'Honneur à Monsieur Alphonse BEUNARDEAU.
     
     
    Ci-dessous, photographie prise pendant la cérémonie de la remise de la rosette de la Légion d'Honneur
     
     
     
     
     
     
     

    photo collection particulière
     

    Un groupe de personnes dont la Municipalité s'incline devant le Monument aux Morts pendant ladite cérémonie au premier rang duquel se trouve Monsieur BEUNARDEAU.
    Après le pré clôturé de fils de fer barbelé situé derrière ces personnes -  lequel se trouve exactement à l'emplacement du groupe scolaire actuel - on remarquera le passage de la ligne du petit train
    de la Sarthe matérialisée par des panneaux d'avertissement et au delà de la ligne du petit train, le café de la gare devenu l'Auberge du Rallye.

     

     

    Déja sur le Journal Officiel du 4 Avril 1916, son nom était inscrit sur les tableaux spéciaux de la Légion d'Honneur et de la médaille militaire avec la citation suivante :

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

     

    "Beunardeau Alphonse, n°...., soldat de 1° classe à la 17° compagnie du 317° rég. d'Infanterie, excellent soldat, énergique et discipliné. A fait très bravement son devoir à l'attaque du 30 Octobre 1914 au cours de laquelle il a été blessé grièvement. Impotence fonctionnelle des deux jambes".

    Extrait du Journal Officiel du 4 Avril 1916. Source : Généanet

     

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    Le journal hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste LE POPULAIRE de Paris (SFIO) titre un de ces articles en bas de page du 13 Novembre 1930 : "L'Imbécillité Réactionnaire".

    Il s'en prend tout bonnement au conseil municipal d'une de nos communes voisines située également dans le canton de la Suze : Parigné le Polin et voici le texte de l'article en question :

    "Le Mans, 12 novembre (de notre correspondant particulier) Le conseil municipal de Parigné-le-Polin, réuni spécialement à cet effet, à voté la résolution suivante NOUS NE VOULONS PAS DE DRAPEAU ROUGE A PARIGNE LE POLIN".

    "L'initiative en a été prise sous l'impulsion d'un certain vicomte de L..........., gros magnat du pays, ancien colonel, qui espère mener nos braves camarades comme il menait ses soldats".

    "Quant à la section de Parigné-le-Polin, elle sortira son drapeau rouge le 16 Novembre comme toutes les autres sociétés et nos vaillants camarades René B........, conseiller municipal et Maurice R......, secrétaire des Jeunesses Socialistes de la Sarthe, prendront la parole au pied du monument aux morts."

    "Que ces messieurs se le tiennent pour dit."

    L'hebdomadaire des Socialistes ne nous dit pas si "ces Messieurs" ont pris acte de la mise en garde !  mais l'on sent déjà l'ambiance qui devait règner au sein des conseils municipaux en 1930 à Parigné (comme ailleurs...).

    Source : BNF.fr Gallica

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    LA CRUE ? QUI L'EUT CRUE ? : IMPORTANTE EN NOVEMBRE 1930 !

     

    Dans la Sarthe, aux dires des habitants, les inondations de Novembre 1930 étaient plus catastrophiques que celles de 1910 et semblables, selon les anciens, à celles de 1881.

    Cette crue apparait donc comme la plus importante de la première moitié du XX° siècle ; elle eut lieu suite à des orages répétés.

    (Sources : crues historiques plaquette www.sarthe.gouv.fr)


     

    "Il y avait des tilleuls sur la place de l'église et les bateaux étaient attachés aux arbres..." (crue de 1930)
     
     

    On remarquera d'emblée la place devant l'église plantée d'arbres : pas ou si peu de voitures donc pas besoin de stationnement et, sur la droite, une fenêtre de l'ancien presbytère disparu lui aussi lors de l'incendie de l'église en 1944.
      Ainsi, comme nous l'avons rappelé plus haut, en 1930, la Sarthe déborde à nouveau. "La pierre située sur le côté de la Maison du Passeur marque le niveau de la crue" raconte René Gaignon, notre filléen de souche qui se souvient très bien de cette crue mémorable après celle de 1910 :  "J'étais là en 1930, cette pierre a été mise exprès pour se souvenir....Il y avait des tilleuls sur la place de l'église et les bateaux étaient attachés aux arbres" (M.L. 01.1995).

     

     

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    Dans le Journal Officiel de la République Françaises des Lois et Décrets du 22 Décembre 1930, il est fait mention de la déclaration à la Préfecture de la Sarthe du 5 Décembre 1930 de l'Association AMICALE DES ANCIENS COMBATTANTS,VEUVES, ASCENDANTS et MOBILISÉS de la COMMUNE DE FILLÉ-SUR-SARTHE (But moral et matériel de tous ses membres)

     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

     

     

    En 1932 s'ouvrait l'école privée dans le bâtiment situé à l'angle de la rue du Passeur  tenue par les sœurs d'Evron et mis à disposition à titre gracieux pour les utiliser à des fins scolaires. En 1937, deux religieuses s'installent pour soins aux malades.

     

     

     

     

     

    Au recensement général de 1936,  on dénombrait 467 habitants. Il existait encore certaines professions rurales et petits commerces locaux, ceux-ci, aujourd'hui  sont disparus, mais ils animaient la vie du village. Parmi ces 467 habitants, il y avait donc :

     

    1. quatre propriétaires sans profession ;
    2. un curé desservant (l'abbé Couronne Stanislas) et sa gouvernante ;
    3. un cafetier-épicier ;
    4. une épicière ;
    5. une cafetière ;
    6. un cordonnier ;
    7. deux meuniers (COSNIER Père et Fils) ;
    8. une infirmière ;
    9. un tonnelier ;
    10. une employée de bureau ; (patron hors commune) ;
    11. une receveuse des tramways (Auxilia) ;
    12. un sabotier ;
    13. deux maçons ;
    14. deux couturières ;
    15. deux propriétaires-éleveurs ;
    16. dix-huit propriétaires-exploitants ;
    17. un cantonnier communal ;
    18. un entraîneur-jockey ;
    19. un charpentier
    20. un ouvrier-charpentier ;
    21. un coltineur ;
    22. un manœuvre ;
    23. deux jardiniers ;
    24. trente-huit  cultivateurs-fermiers ;
    25. seize journaliers ;
    26. six domestiques ;
    27. trente aide de cultures ;
    28. sept retraités.

    Entre 1933 et 1934, des travaux sont executés à la Mairie et dans l'école de garçons tandit qu'en 1935, un nouveau facteur s'installe avec la responsable des Postes et Télécommunications.

    Photo collection Particulière

    QUIÉTUDE : Une partie de pêche en barque sur la Sarthe, près du pont de FILLÉ.

     Ainsi, en 1935, une revue parisienne "La Revue hebdomadaire" publie le 11 Août 1935, une annonce pour proposer une adresse pour vacanciers :

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

    QUE DU BONHEUR !

     


    On voit donc que FILLÉ fait le bonheur de ses premiers estivants qui viennent avant tout pour sa pêche, un vacancier recommande à un ami également passionné : "Si tu viens, apporte une épuisette, si tu en as une...... il ne faut pas d'autres appâts, ici on trouve des vers, tu verras tu feras du poisson gros et petit". Un manceau amoureux de nature et de pêche écrit en 1937 : "hier, je suis allé avec A... et quelques autres Messieurs à Fillé, un gentil coin, très reposant, très salubre, la rivière est très belle, un ami d'A... va nous préparer des endroits pour que nous fassions de belles prises, nous en avons pour 20 minutes pour nous rendre au pays qui est à environ 15 kms du Mans..."

     

     

    GRANDE FÊTE NAUTIQUE ET HUMORISTIQUE DU 15 AOUT 1936

     

    Fillé sur sarthe n'a jamais failli à sa tradition d'organiser une grande fête de l'été au bord de l'eau. Que ce soit depuis la guerre, les jolies fêtes des bateaux fleuris, celle du 3 Juillet 1994 qui fut une grande fête pyrotechnique à l'occasion de la commémoration du cinquantenaire de la Libération ou bien, tout récemment avec le plateau dansant et le plateau de steack-frites avec le feu d'artifice en prime, bref, FILLÉ sait accueillir pour faire la Fête.

    Alors, en ce jour du 15 Août 1936, afin que les spectateurs puissent venir en grand nombre, les tramways de la Sarthe ont déjà fait un effort sur le prix du billet aller et retour. Mais,  j'admire beaucoup la prose du correspondant de OUEST-ÉCLAIR (ci-dessous) qui précise que de "hardis acrobates amateurs" ont accroché une guirlande électrique sur le pont (alors que nous, à l'heure actuelle, on dirait tout simplement et, sans autre forme de procès, que ce sont des bénévoles) et surtout le passage écrit : "les bords de la rivière se mettent à l'unisson de l'air de la fête".... alors là, c'est trop beau !

    Il est bien spécifié aussi sur l'autre article (celui du 13 Août de droite), pour les automobilistes, que pour cette fête organisée au profit du Comité de Bienfaisance "un parc sera installé pour le garage de leur voiture" :  Prévoyants les gens du Comité des Fêtes et d'ailleurs, depuis toujours, à chaque manifestation. Enfin, nous pensons que le temps était de la partie aussi ce jour-là : ce 15 Août 1936 et Bravo au Comité des Fêtes de Fillé pour toutes les fêtes qui ont été organisées et ce,  depuis l'origine des temps jusqu'à nos jours.

    extraits des journaux "OUEST-ECLAIR" des 13 et 15 Août 1936.

     

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    Photo collection Particulière

    Dans les années 30, photo de la rue du canal prise à la sortie du village après l'embranchement du pont sur le canal, la route n'est encore goudronnée. A droite, le haras de Beausoleil et à gauche la croix de Mission, au fond les petites fermettes. au dos de la carte, l'expéditeur à écrit simplement ; "un souvenir de pêche".

    Car, en effet, avant guerre, les riverains, les promeneurs, les vacanciers vantent FILLÉ pour sa pêche, sa tranquillité, les paysages au bord de la Sarthe si bucoliques, mais voilà que déjà, en 1939, en prévision de lendemains plus sombres, un régiment d'artillerie divisionnaire s'installe dans le secteur de FILLÉ.

    En attendant cette période enténébrée, certains profitent du" bon temps" et, en 1937, une estivante écrit à son amie restée à PARIS : "Le temps est capricieux et juste chaud, nos vacances gagnées laborieusement s'achèvent paisiblement. Nous nous habituerions volontiers à cette vie champêtre et les joues du grand J..... y gagneraient en volume ! ici, il se porte très bien...."

    Il semble qu'il y avait beaucoup de monde effectivement au regard de la photo prise au bord de la Sarthe entre l'église et le pont : tellement il y avait de pêcheurs en canotier en barques ou à pied, de femmes et d'enfants sur la photo bref que tout cela ressemble à un concours de pêche (ci-dessous).

     

     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

     

    Il est heureux de constater et nous en avons vu la preuve - plus haut - sur un article du journal local (O.E.) que Fillé attire toujours autant d'amoureux de la nature et de la pêche. Une parisienne venue en villégiature à Fillé écrit à des amis "Bien arrivés par un temps superbe et aujourd'hui levés dès l'aurore, nous voici à Fillé et c'est bien agréable de revoir les coiffes brodées, les sapins et la bruyère..." .

     

    Rien qu'à voir toute cette animation au bord de la rivière, on croirait assister à un concours de pêche...

    En août 1920, des vacanciers écrivent à un parisien en villégiature au Tréport : "Nous sommes à FILLÉ pour le moment, il y a beaucoup de monde et le temps passe rapidement..."

    En juillet 1921, un autre estivant écrit à sa sœur : "Ici, bonnes vacances, hélas trop vite écoulées, bonne existence tranquille. G.... a fait jusqu'à 18 livres de poissons...." 

    Le 22 décembre 1937, un propriétaire habitant Fillé et conseiller municipal s'est gravement blessé en abattant des arbres. Il a été conduit à la clinique des Marianites au Mans.

     

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    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

    Bateau automoteur stationné près de la Beunêche avant la guerre. (document Mairie de Fillé)

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    A la veille de la guerre, un article de "OUEST-ÉCLAIR" relève le fait que notre secrétaire de Mairie, Monsieur MOHAIN, avait obtenu la médaille d'honneur des employés Municipaux. (extrait article de Ouest-Eclair).

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    CI-DESSOUS : EXTRAIT D'UN ARTICLE PARU DANS UN JOURNAL LOCAL LE 16 AOUT 1939



    "La coquette commune de FILLÉ est, on le sait, un lieu préféré de nombreux pêcheurs, des manceaux y ont leur maison de campagne, de nombreux parisiens y viennent y passer leurs vacances, on y voit aussi des campeurs et pendant les fêtes de la mi-août, c'est par dizaines que des voitures de promeneurs, sans compter les motos et les bicyclettes viennent s'y arrêter quelques heures sous les frais ombrages des peupliers du canal.


     

     


     






    Mais, il manque à FILLÉ quelque chose pour intéresser ceux qui ne pêchent pas, une PLAGE !!!

    Il y a bien un banc de sable naturel près du barrage mais bien insuffisant.

    Qui prendra l'initiative d'aménager une plage dans ce cadre charmant du moulin ?  L'aimable meunier, Monsieur COSNIER, approuverait certainement cette initiative venant de la Municipalité, aidée des accueillants commerçants de la localité.

    Et pour l'installation d'un petit stade nautique, Monsieur BELLUAU, le sympathique président des Pingouins de l'Huisne du Mans, qui est aussi un habitant de FILLÉ, pourrait donner de précieux conseils

    FILLÉ verrait alors le nombre de ses visiteurs augmenter sensiblement pour le plus grand profit de tous.

    L'idée est lancée, n'est-elle pas excellente ? et à l'instar de nombreuses autres communes sarthoises, FILLÉ se doit d'avoir une plage pour la saison estivale 1940."  B.M.

     

     

    Malheureusement, les esprits - tout comme les projets de plage - étaient ailleurs en juin 40... :
     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

     

    Madame Gervaise Dubourg m'a adressé un nouveau mail le 13 février 2021 dans lequel elle relate quelques anecdotes concernant la vie à Fillé il y a près de cent ans, souvenirs transmis par sa maman car  les grands-parents maternels de Gervaise ont tenu le café en facela Mairie jusqu'en 1960 et sa maman était intarissable sur ses souvenirs d'enfance à Fillé. Je vous invite à en prendre connaissance ci-dessous :  

     

    "L’électricité est arrivée à Fillé au milieu des années 20. Le café Dubourg a été une des premières maisons à être équipée, en 1927.

     

     

     

     

     

    Avant les congés payés de 1936, seules les familles aisées pouvaient s’offrir des vacances. Fillé, avec sa rivière, était un lieu de villégiature prisée de la bonne société mancelle mais aussi parisienne. Des Notaires, des Avoués et des personnalités diverses ont ainsi fréquenté Fillé. Ma mère se souvenait d’une actrice célèbre venue passer quelques jours dans les années 30 (Marie ??). « L’homme le plus fort du monde » (de qui s’agissait-il ???) était également venu à la même époque. Monsieur CORNET, de PARIS, était un habitué. Il semble qu’il s’agissait d’un homme de loi, mais sans garantie. Maître Raymond HUBERT, ténor du Barreau de Paris (il fût, notamment, un des avocats de l’affaire Seznec), était également un visiteur régulier."

     

     

     

     

    Photo, ci-dessous, transmise par Mme DUBOURG que je remercie ici représentant M° Raymond HUBERT, ténor du Barreau de Paris en compagnie de Guillaume SEZNEC.

    Exode de civils français sur une route de
    Exode de civils français sur une route de

     

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923

    L'entre-deux guerres et l'inauguration du monument aux morts en 1923




    ci-dessous, panneau indicateur situé au carrefour des routes des vignes et du canal qui existait encore dans les années 80...


     




    Source et illustrations :


    correspondances d'une collection privée.

    extrait d'un article paru sur le bulletin communal de LA ROUE TOURNE de l'année 1985 et consacré à un reportage paru dans un journal local de la SARTHE le 16/8/1939.
    extraits des journaux "OUEST-ECLAIR" du 16 Juin 1924 relatant l'excursion de l'Association des Normands ; de celui du 25 Novembre 1937 relatant la remise de la rosette de la Légion d'Honneur à Monsieur Alphonse BEUNARDEAU ; de ceux des 13 et 15 Août 1936 relatant la fête nautique et humoristique. sur le site www.normannia.info
    pour d'autres textes divers : BNF.fr Gallica.



    LIENS :


    LE ROBOT LIZA BUZZ

    Lisabuzz.com parle de FILLÉ S.SARTHE DE 1900 A NOS JOURS : "Bien que  FILLÉ S.SARTHE DE 1900 A NOS JOURS  soit signé Choisnet christiane, on a du mal à croire qu une telle merveille puisse être le produit du travail d une seule et même personne, tant ce blog est riche, complexe, troublant comme un impromptu de Schubert. Je ne doute pas que FILLÉ-SUR-SARTHE DE 1900 à NOS JOURS soit dédié aux internautes les plus intelligents, exigeants. Comme diraient les écossais : A masterpiece !" signé http://blog.lisabuzz.com

     

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    Les vingt années entre 1919 et 1939 furent une désespérante illusion et en Septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologue ce qui déclencha la deuxième guerre mondiale. Un an auparavant, après de nombreux ballets diplomatiques, Chamberlain et Daladier avaient signé les accords de Munich en présence d'Hitler et de Mussolini ce qui mettait fin à la crise des Sudètes et indirectement scellait la mort de la Tchécoslovaquie comme état indépendant. Cet honteux compromis fit dire par Winston Churchill : "Ils ont accepté le déshonneur pour avoir la paix, non seulement ils auront le déshonneur mais ils auront aussi la guerre". Ce qu'il prédit arriva : le 3 Septembre 1939, Londres et Paris déclarèrent la guerre à l'Allemagne suite à l'invasion de la Pologne, le 1er Septembre, par les troupes allemandes.

    Aux Français de l'arrière, les autorités leur donnent pour consigne d'être résolus et disciplinés et surtout d'accepter aussi la discipline du silence en proclamant : "il en va du salut de notre pays, il en va de la victoire de nos armées, il en va du triomphe de notre juste cause..."Des affiches sont même placardées du genre : "Taisez-vous, des oreilles ennemies vous écoutent". Le mythe de la "cinquième colonne" étant déjà bien répandu suite à l'afflux de réfugiés allemands sur notre sol fuyant l'Allemagne nazie, il s'instaure alors, dès la déclaration de guerre, un climat "d'espionnite aigüe" et, chacun est invité à être vigilant et à fuir "les conversations de café"....

    Déjà, pour se prémunir d'un conflit, par la loi du 11 Juillet 1938, ont été créés les services de la Défense Passive rattachés aux services de la Préfecture lesquels autorisaient, par exemple, les particuliers à creuser un abri dans leur jardin en cas de bombardement.

     

     

     

    la guerre de 1939/45

     Source : Gazette-web - Généanet

     

    En Sarthe, le quotidien OUEST-ECLAIR, annonce en page 4 de son édition du 4 Septembre 1939, que les manifestations agricoles seront supprimées tel que le concours départemental qui devait avoir lieu aux 4 JOURS DU MANS et qu'il en sera de même pour le comice agricole de la Suze prévu le 10 Septembre.

    Pendant ce temps, un crime ignoble commis à Guécelard, dans une ferme, cause un vif émoi dans toute la contrée. Un inconnu rôdant autour des lieux, au prétexte de faire une réquisition de chevaux, est immédiatement soupçonné.

    D'autre part, dans ses colonnes, le même quotidien publie également un article des Tramways de la Sarthe affichant  les horaires des trains journaliers du service spécial de mobilisation lesquels sont pour les départs du Mans, 7 h et 16 h 20 et pour les arrivées : 9 h 05 et 18 h 15 concernant notre ligne de LE MANS, GUECELARD, CERANS-FOULLETOURTE.

    Ainsi, la jeune France est partie, sac au dos, l'espérance au cœur... une impression de "déjà vu".

    Par ailleurs, un comité de la CROIX ROUGE se constitue à SABLÉ mais, dénué de toutes ressources, celui-ci précise qu'il espère rencontrer partout un bienveillant accueil auprès de la population au cas où l'appel à la générosité des habitants de la région de Sablé serait lancé.

     

     

    la guerre de 1939/45

     

    Après une "drôle de guerre" de huit mois, l'Allemagne déclenche son offensive sur les pays de l'Europe du Nord puis ensuite sur la Belgique et la France. Hélas, on assiste alors à l'effondrement total de la ligne de défense française et la défaite est inévitable : le front étant totalement disloqué, les allemands envahissent la Belgique et le Nord en quelques jours. Le gouvernement français lance un appel désespéré aux Britanniques pour avoir un appui aérien et une escadrille anglaise est enfin transférée au Mans dans la journée du 8 Juin.

    Succombant à un "sauve qui peut" collectif, beaucoup d'habitants du Nord, de l'Est de la France ainsi que de la Belgique se jetèrent sur les routes de l'exode par une peur incontrôlable et se heurtèrent, pour la plupart, au franchissement des ponts sur la Loire ajoutant leur panique à celle de la débâcle de nombreux soldats français. Ils avaient été poussés comme du bétail par la peur et les rumeurs. Bien évidemment, ces millions de réfugiés avec leurs maigres bagages provoquèrent une énorme "pagaille" et ne facilitèrent pas le mouvement des troupes sur les routes mais, pouvait-on leur en vouloir ?

    Je me souviens de récits que m'avait contés ma mère qui avait été témoin de scènes très pénibles alors qu'elle était serveuse au restaurant "Le Pigeon d'Or" aux Ponts-de-Cé, au moment de l'exode, ville hautement stratégique avec ses 4 ponts. De nombreux réfugiés avaient envahi l'établissement et les personnes qui y étaient employées n'arrivaient plus à faire face devant ce flot humain dont certains venus d'Hollande, de Belgique et du Nord de la France, qui ne réclamaient souvent qu'un verre d'eau mais, tellement désemparés, étaient devenus agressifs devant le danger, la peur et la souffrance. Au milieu d'un chaos général et, sans nouvelles de leurs proches, ces jours de juin 40 où trop souvent, l'affolement, la détresse se disputaient à la lâcheté, resteront à jamais gravés dans la mémoire collective.

     

     

    .
    Exode juin 1940 - Dessin de Christiane Choisnet

     

     

    Départ dans la précipitation, exode pour des millions de gens.... vers où ??

    C'est ainsi que le 14 Juin, les troupes allemandes entrèrent dans un Paris, désert, déclaré "ville ouverte" et le peu de parisiens qui restaient assistèrent à des "images choc" : voir le défilé des troupes allemandes sur les Champs Elysées, le drapeau à la croix gammée flottant sous l'arc de triomphe.

    Le gouvernement de Pétain est prêt à capituler et après l'armistice signé le 22 Juin, la plupart des malheureux évacués rejoignirent leur domicile mais, néanmoins, cent mille d'entre-eux avaient péri sous le mitraillage des routes.

    Le Maréchal Pétain - le vainqueur de Verdun - proclamé chef de l'Etat Français, collabore avec l'occupant. Il met en œuvre une politique de révolution nationale proche du fascisme. Les emblèmes de la République "Liberté, Egalité, Fraternité" sont peu à peu remplacés par la nouvelle devise du régime : "Travail, Famille, Patrie".

     

     

    Copie d'un document privé

    Il décerne des médailles de"La Famille Française" aux mères de famille nombreuse.

    Il apparaissait, au hasard de récits recueillis çà et là auprès d'anciens de la commune de Fillé (qui n'avaient à vrai dire, au début du conflit, que peu de contacts auprès des occupants), que ceux-ci se comportaient d'une façon à "ne pas rugir comme de féroces soldats ni d'égorger nos fils et nos compagnes".   Ils ignoraient, que derrière le visage souriant des soldats de la Wehrmacht de 1940, se cachait le régime de terreur des nazis et qu'à la fin de la guerre, les Filléens allaient découvrir leur vrai visage (voir rubrique : la Libération et l'incendie de l'église) : les services administratifs de la Lutwaffe vont en effet se replier de Saint-Brieuc sur Fillé et s'installer dans le village après le débarquement du 6 Juin 1944. A partir de là, les habitants auront à subir, outre le couvre-feu, les perquisitions policières et les requisitions.


    Monsieur BEUNARDEAU eut la lourde charge de gérer la commune pendant la guerre (réélu en 1941).
    Il faut dire que commençait une bien mauvaise période (pour tout le monde) mais aussi pour les Maires. Ils ont eût à satisfaire aux exigences de réquisitions pour fournir ce qui était demandé par les troupes allemandes : chevaux, vaches, vélos... ce qui n'était pas sans soulever une émotion parmi la population qui elle devait se soumettre aux ordres des envahisseurs.

    Le cheval, en 1940, c'était le compagnon docile et l'outil de travail indispensable à tous les hommes de la terre.

     
     
     

    Comme si les évènements ne suffisaient pas, les conditions de l'hiver 1939/40 furent très rudes : le mois de janvier 1940 fut glacial et les livreurs de charbon ne chômèrent pas. Pendant la "drôle de guerre", les soldats français patrouillèrent dans la neige ! 

     

    Ci-dessous : Avant l'offensive, des soldats stationnés à FILLÉ : le 97° RÉGIMENT D'ARTILLERIE DIVISIONNAIRE avait été formé à la SUZE SUR SARTHE le 31 Mars 1940 avec deux groupes dont l'un était dispersé sur FILLÉ.



    Soldats du 97° RAD le long du canal près de l'actuelle salle des fêtes

     

     

     

     



    En mars 1940, l'un de ces soldats écrivait à sa mère : "Espérons que la guerre sera bientôt finie et que nous n'en reparlerons plus. Ici, les alertes ne sont pas trop nombreuses, c'est un secteur calme mais vois-tu la vie est bien bizarre parfois et cette fois-ci, je ne suis pas encore en veine puisque l'on repart ou ? mystère..."

                                                                  (extrait d'une correspondance privée sur carte postale de mars 1940)
                                                                                             (collection personnelle de cartes postales anciennes).

     


    Lors de la soirée du 8 Mars 1991 à la MTL, nous avons pû entendre le reportage enregistré et présenté par René GAIGNON avec l'Abbé Baron qui fut curé de Fillé après-guerre, reportage retranscrit sur "LA ROUE TOURNE", le bulletin communal d'Octobre 1991. A notre grande surprise, nous avons appris que l'abbé BARON faisait partie des soldats du 97° Régiment d'Artillerie Divisionnaire dispersé à Fillé. Mais voici, un extrait de cet interview du 12 Février 1990 présenté en 1991 :

    - R.G. : "Nous recevons M. l'Abbé BARON qui va évoquer ses souvenirs de FILLE SUR SARTHE"

    - Abbé Baron : "Celui qui vous parle en ce 12 Février 1990 chez Monsieur GAIGNON  aux Gesleries de FILLE est un aumônier retraité du Centre Hospitalier du Mans. Il fut le curé de la paroisse du 17 Septembre 1950 au 6 Juin 1958 et chargé, par Monseigneur GRENTE, son évèque, de la restauration de l'église incendiée malencontreusement, lors de la Libération par les troupes américaines du Général Patton, le mardi 8 Août 1944.

    C'est tout une histoire, une histoire passionnante..."

    - R.G. "Comment avez-vous connu FILLÉ ?"

    - Abbé Baron : "FILLÉ, j'en avais entendu parler quand j'étais jeune car ce petit pays avait la réputation d'être un lieu de villégiature, de promenade et surtout de pêche. Les amateurs de pêche, en effet, aimaient partir du MANS, par le "petit tacot", le tramway départemental, à FILLÉ. C'est tout ce que j'en savais, si ce n'est qu'une fois pour y être passé, enfant, en promenade, par ce même tacot avec le patronage du Tertre Saint-Laurent. Mais le souvenir en restait vague et peu précis..

    Par contre, un évènement y aura marqué ma vie. Il y aura de cela cinquante ans le premier Mars prochain, un régiment d'artillerie hippomobile était rassemblé à LA SUZE pour se disperser dans des communes voisines. Ce Régiment était le 97ème Régiment d'Artillerie Divisionnaire (97° R.A.D.). Le même jour, s'installaient à FILLÉ, au château du Gros Chesnay, l'Etat Major,  puis au bourg, la Batterie Hors Rang (B.H.R.), enfin, au-delà du canal, la 9ème Batterie.
    C'est ainsi que séminariste-soldat, j'allais loger le soir même, dans la maison natale de Monseigneur Julien GOUET, à la "Pelouse" inoccupée à ce moment-là.

    J'y restais une dizaine de jours avant de trouver gîte, avec mes camarades, dans d'autres maisons des "Iles" où étaient installé le Poste de Commandement (P.C.) du Capitaine qui était alors le lieutenant André Boulle. Cela dura jusqu'au 25 Mai 1940.

    Il n'est pas banal que, dix ans plus tard, ce séminariste-soldat devenu prêtre en 1944, trois jours avant le débarquement des alliés en Normandie, soit désigné comme curé de la paroisse. Mais cela s'explique assez bien : ses liens avec FILLÉ n'avaient pas cessé. En effet, le dimanche, pendant la "drôle de guerre", donnait l'occasion aux militaires de rencontrer le curé d'alors, l'abbé COURONNE, et, pour plusieurs séminaristes-soldats, de venir le saluer après la messe, d'être reçus par lui et de bien le connaître. D'autant plus qu'au retour de la guerre, après l'armistice, lors de l'Occupation, le séminariste-soldat libéré des obligations militaires est venu, à plusieurs reprises, à vélo du Grand Séminaire du Mans au presbytère de Fillé. Grâce à Monseigneur Julien GOUET, un ravitaillement bien précieux pour des jeunes démunis de nourriture à l'époque était préparé soigneusement et déposé par le boucher, Monsieur TRIBOTTE et le boulanger, Monsieur LELASSEUX...".  

     ./...

     

    image empruntée à page perso-orange.fr

    ./...

    René Gaignon interrompt un temps l'abbé Coulon et lui dit "en vous écoutant cela me rappelle des souvenirs précis car j'ai très bien connu l'abbé Couronne ainsi que Mademoiselle Tisserand sa gouvernante. Des souvenirs de l'abbé Couronne, il m'en reste un qui est un souvenir de loisirs. Il était amateur de billard : un joueur exceptionnel et c'est dommage de ne pas avoir retenu ses leçons !".

    "L'abbé Couronne reprend l'abbé Baron, c'est le prêtre accueillant, souriant, plein de bonté lors de ces messes du dimanche au temps de la présence de notre régiment d'Artillerie. Les soldats y venaient nombreux se joindre aux gens du pays. L'église était comble. Nous étions cinq séminaristes-soldats qui l'assistions et l'aidions pour les services liturgiques. A la sortie de la messe, l'abbé Couronne nous recevait au presbytère pour déjeuner. Le bon curé à qui son âge ne permettait pas de retenir nos noms nous appelait par le nom de notre Evêché. Ces repas étaient pour nous l'occasion d'échanges et de liens très forts d'amitié. Aussi le souvenir de l'abbé Couronne est-il resté toujours profond. Mademoiselle Tisserand nous faisait la cuisine. Il faut dire que c'était le temps de la "drôle de guerre". On ne manquait de rien. Elle mettait les petits plats dans les grands et cela nous évitait d'aller à nos roulantes pour le repas du Dimanche".

    Et l'Abbé Baron continue ses souvenirs de 1940 :

    "En feuilletant les petits dossiers des archives, j'ai la surprise d'y voir, glissée parmi les photos, la reproduction de la caricature de l'officier qui nous commandait en 1940 : le Lieutenant Boulle. C'était un chef exceptionnel que nous aimions beaucoup. Le vétérinaire du 3ème groupe du 97ème RAD, excellent dessinateur, croquait volontiers ses collègues. Notre officier est représenté en moine devant une cabine téléphonique car il téléphonait souvent à son père, contrôleur général des Armées à Paris.

    A cause de cela, nous fûmes, sans doute, les premiers renseignés de la situation quand le 10 Mai 1940, au matin alors que nous étions, comme presque chaque jour en manœuvre d'artillerie, aux Iles près du château de la Beunêche. Le lieutenant nous fit mettre au garde à vous et nous dit d'un ton bref qu'à cinq heures du matin, les Allemands avaient passé la frontière. A ce moment-là, tous consternés nous nous demandions bien ce qui allait se passer. Ce n'était plus la Drôle de guerre, c'était la guerre tout court."

    Et l'abbé Baron reprend son récit sur l'attitude de son lieutenant à Fillé :

    "Grâce au téléphone, le lieutenant Boulle apprenait l'avance des Allemands en France avec leurs chars d'assaut. Aussi, pour lui, officier d'Artillerie, il était urgent d'apprendre à ses hommes à se servir du canon de 75 contre ces engins de combat. Pour cela, il nous faisait installer nos canons sur le bord de la route. Deux hommes désignés parmi nous partaient à l'extrémité de la prairie avec deux grandes perches auxquelles nous attachions deux chiffons blancs et avancions le long de la haie, comme jadis enfants nous jouions au petit train. A ce moment-là, les pointeurs des pièces de 75 suivaient le char et, fictivement bien sûr, au signal, les tirailleurs faisaient feu."

    - "Cela se passait à la Beunêche ?" interroge René Gaignon.

    "Cela se passait près de la Beunêche, répond l'abbé Baron, sur le chemin entre le vieux château et le canal...".

     et il termine en disant "fermons la parenthèse de ce souvenir persistant".

     extrait des paragraphes consacrés à l'interview du 12 février 1990 et du 21 novembre entre René Gaignon et l'abbé Baron.

     

    la guerre de 1939/45

     

     

    En1936, le temps des loisirs chèrement acquis avait commencé : après des années de grèves et d'agitation sociale, les travailleurs français atteignirent leur but : 40 heures de travail par semaine et deux semaines de congés payés pour chacun. Cependant, le train était cher et l'automobile restait du domaine du "rêve".

    Des dizaines de milliers d'entre-eux choisirent la bicyclette et une vague turbulente déferla sur le cyclotourisme qui devint très populaire. Ainsi, commença l'âge d'or des bicyclettes artisanales.

    Mais, hélas, l'invasion allemande en 1940 devait bouleverser la vie quotidienne des français. En dépit de la rigueur du temps, la production continua à une moindre échelle et la bicyclette devint plus un moyen de locomotion qu'un équipement sportif. Beaucoup de cyclotouristes en profitèrent pour battre la campagne à la recherche de produits fermiers pour se nourrir. Certains manceaux se procurèrent des victuailles chez nos paysans de FILLÉ.

    Et la demande de bicyclettes devenait supérieure à la production. Il fut institué un formulaire destiné à la Préfecture pour ceux dont la bicyclette était un moyen de transport pour se rendre au travail.

     

     


    Formulaire à remplir pour effectuer une demande de bicyclette auprès de la Préfecture : Copie archive Mairie de Fillé

     

     

    LA CROIX ROUGE FRANÇAISE ET LE SECOURS NATIONAL

     

    La Croix Rouge Française a subi de plein fouet le choc de la deuxième guerre mondiale et a dû faire face à des problèmes liés à l'occupation de notre territoire. Le conflit armé avait bien cessé en juin 1940 et les activités de guerre ont laissé place à des actions d'aide aux populations civiles souffrant de problèmes d'approvisionnement dus à la présence d'une armée d'occupation mais toujours en guerre et donc, ayant besoin d'énormes ressources pour soutenir leur effort de guerre. La CRF s'engagea aussi auprès des enfants nécessiteux et des civils dans les camps jusqu'en 1942 où elle fut supplantée par la volonté exprimée par VICHY de la marginaliser au profit de structures plus facilement instrumentalisables comme le Secours National. Le Secours National a été créé en 1914 pour venir en aide aux soldats et principalement épauler les organismes sociaux. Il a été recréé en 1940 dans cet esprit mais aussi pour accroître l'aide aux femmes de prisonniers. C'était surtout un bon instrument de propagande du Maréchal Pétain.

     

    document personnel  prêté lors de l'expo "FILLÉ D'HIER et d'AUJOURD'HUI" organisée à FILLÉ par le comité d'animation en Janvier 1987 (cette expo qui regroupait beaucoup de documents d'époque fut très intéressante à tous points de vue et dépassait largement toutes les expos qui ont pu être faites sur le même sujet depuis car les anciens disparaissent  et malheureusement les témoignages aussi).

     

    Brochure éditée en 1941 par le Secours National principalement à l'attention des femmes de prisonniers de guerre pour les conseiller dans la fabrication de conserves et leur donner des recettes de confitures sans emploi de sucre ordinaire puisqu'il manquait. Il faut bien sûr savoir conserver les aliments pour l'hiver car le réfrigérateur et le congélateur n'existaient pas encore.


     

    Document privé

     

    Madame Gervaise DUBOURG m'a transmis un mail en date du 13 février 2021 dans lequel elle relate différentes anecdotes transmises par sa maman dont les parents ont tenu le café en face le Mairie jusqu'en 1960. Sa maman était intarissable sur ses souvenirs d'enfance de Fillé me dit-elle. Je vous invite à en prendre connaissance ci-après et je remercie Madame Gervaise DUBOURG de me les avoir transmis. 

     

    "La Guerre a également été synonyme de pénurie, et si les problèmes de ravitaillement étaient moins aigus à la campagne qu’en ville, ils restaient un sujet majeur. Ma mère me racontait qu’elle était allée, avec une voisine, jusqu’à VIRE-EN-CHAMPAGNE, aux confins de la Mayenne, en pleine nuit, en vélo, afin de rapporter 25 kg de beurre."

     

     

    "Juste avant la guerre, Madame LEROUX, institutrice, allait tous les jours à Guécélard pour faire la classe, en vélo. Un petit matin brumeux, elle s’est .../

     

    .../ trouvée nez à nez, en tournant au coin du cimetière, avec un groupe de soldats anglais qui faisaient l’exercice avec un masque à gaz sur le visage.

    De saisissement, elle est allée tomber dans le fossé après quelques zig-zag ! (sans dommage, heureusement, mais à la grande joie des militaires)".

     

    "Madame LEROUX était l’institutrice de l’école laïque des filles entre les deux guerres. Son dévouement pour ses élèves était total, et elle n’hésitait pas à prendre sur son temps libre pour préparer ses élèves au « certif ». Elle organisait également des fêtes pour la remise des prix, à la fin de l’année, avec des saynètes jouées par les élèves. Le succès était très grand et tout le monde attendait avec impatience la fête de la distribution des prix".

     

    la guerre de 1939/45

     
    Les épreuves de juin 40 passées, la vie quotidienne des filléens comme d'ailleurs celle de tous les français consiste à se nourrir et à se vêtir mais les restrictions alimentaires commencent très tôt.

    En ce qui concerne les denrées de première nécessité (sucre, pâtes alimentaires, riz, pain), après trois mois de guerre et voyant les hostilités se prolonger, l'Etat français s'est vu dans l'obligation d'apporter des mesures de restriction à la consommation.

    En effet, les ressources ne pouvant être aussi abondantes qu'en temps de paix, il était évident que, dans ces conditions, il n'était plus possible de laisser chacun agir à sa guise sans risque de provoquer au bout de quelques mois une période de véritable disette préjudiciable à une majorité de français. Certains consommateurs n'écoutant que leurs besoins pressants se seraient efforcer d'acheter à n'importe quel prix sans comprendre leur devoir ce qui aurait entrainé une augmentation des cours des marchandises dans des proportions considérables - sans doute à la grande satisfaction de l'ennemi - mais tout le fardeau en serait retombé sur ceux qui ne pouvaient les acquérir qu'au jour le jour.  

    Les ressources ne pouvaient être aussi importantes qu'en temps de paix, bien sûr, le ministre de l'Agriculture P. CAZIOT en impute la responsabilité aux difficultés de ramassage, à la perte importante du cheptel, au blocus anglais, etc..mais surtout en passant bien sous silence les exigences de l'armée allemande, il commente les mesures de rigueur en ces termes :

    "Les conséquences de la guerre et de la défaite apparaissent maintenant dans leur tragique réalité. Le gouvernement s'efforce par tous les moyens d'en adoucir la rigueur mais il ne peut le faire que dans la limite des approvisionnements..."

    Pour familiariser le public avec ses nouvelles obligations, il a été décidé de donner dans un premier temps la même ration journalière de 300 gr de pain à chaque individu mais il était évident qu'il fallait compter avec les différences entre les situations, les besoins (un enfant en bas âge ne peut être traité de la même façon qu'un conducteur de locomotive).

    Il convenait donc au Service de répartition de tenir compte de ces différences et pour cela, connaître l'individualité de chaque consommateur, son sexe, son âge, etc... d'oû l'institution des cartes individuelles d'alimentation qui ont perdurées bien après la guerre jusqu'à la fin des années 40 (voir CHAPITRE concernant l'APRES-GUERRE et LA RECONSTRUCTION DE L'EGLISE).

     

    ci-dessous carte individuelle d'alimentation

    (archives MAIRIE DE FILLE)

    Prenons l'exemple de la ménagère de Fillé qui doit se munir de tickets pour sa ration mensuelle de pain. Elle se rend (aux dates indiquées) à la Mairie de Fillé et, cette ration de pain étant fixée à 300 gr par jour, elle reçoit donc sur présentation du carnet correspondant, pour chaque personne de sa famille, trois feuilles comportant autant de tickets de 100 gr qu'il y a de jours dans le mois. Les tickets sont datés et il n'en peut être fait usage qu'aux dates indiquées afin d'éviter aux imprévoyants d'épuiser leurs feuilles de tickets avant la fin du mois.

    Les portefeuilles ne débordaient pas de billets de banque mais de cartes de ravitaillement qui classaient les individus en catégories.

     

     

    tickets d'alimentation : de pain, de sucre, carte de lait entier et de vin suppléments alimentaires
    archives de la Mairie de FILLE

    La vie quotidienne des français se caractérise donc par la pénurie. Entre 1940 et 1941, la liste des denrées rationnées s'est allongée. Après le pain, c'est le sucre, puis le beurre, puis la viande, le café, la charcuterie, les œufs, l'huile, le chocolat, le poisson frais, le lait et enfin les pommes de terre.  La société de marché noir se met en place. Beaucoup de citadins se découvrent des "cousins" à la campagne : on troque de la matière grasse contre du tabac, du porc contre un blouson, un lapin contre un costume.

    Pour rajouter à la détresse : les hivers qui se succédèrent furent très rudes : janvier 1941 et Janvier 1942 furent froids et neigeux. Une dame de FILLÉ m'a confié qu'un jour (à cette époque, elle était jeune mariée), elle était allée assez loin, à bicyclette, pour chercher du bois qu'elle avait enfin trouvé sous forme de planches qu'elle avait placées sur le porte-bagages arrière et qui, bien sûr, dépassaient largement le gabarit de son vélo à tel point qu'un homme dans un champ à la Croix-Georgette s'était exclamé : "Mais ce n'est pas un vélo, çà ! c'est un avion !".

    Restrictions, Restrictions... il n'y a pas que les denrées alimentaires qui était rationnées, il avait été établi aussi des cartes de vêtements à l'appui desquels les consommateurs pouvaient obtenir des bons auprès de la Mairie pour se procurer des chaussures, des côtes de travail, des espadrilles, des sandalettes ou des sabotines. Tout était répertorié à la Mairie de Fillé (comme cela devait l'être partout ailleurs) sur des vulgaires cahiers d'écolier, le n° d'ordre, les noms et prénoms de l'intéressé, la date du dépôt de la fiche, la date des décisions, la catégorie du bon (par exemple, pantoufles ou sandalettes ou bien même chaussures de ville), et ensuite, il y avait une colonne émargement qui comportait la signature du bénéficiaire du bon.

    Il y avait pour les consommateurs du sexe masculin âgés de plus de vingt ans  (nés avant le 1er Juillet 1922 par exemple pour l'année 42) des tickets de produits à raser.

    Bref, tout cela constituait pour le secrétaire de Mairie qui était le Directeur de l'école à l'époque une comptabilité fastidieuse. Force est de reconnaître que pour gérer tout cela, il ne fallait pas avoir le moral dans les chaussettes. 

    Les professionnels (c'est-à-dire les artisans et commerçants) pouvaient se procurer des attributions supplémentaires de savon. Tout cela était répertorié sur un autre cahier car ce savon était donc attribué au charpentier,  au maréchal-ferrant, au menuisier, au cordonnier, au maçon, au boulanger, au boucher, au meunier et à la sage-femme car dans les années quarante, tous ces corps de métier étaient encore représentés à Fillé. 

     

    Carte de vêtements et d'articles textiles (copie archives Mairie de Fillé).

    il y avait aussi des bons de savon, des tickets de produits à raser.... (documents copie archives Mairie de Fillé).

    Pendant le second hiver de guerre (1940/41), le hasard fait très mal les choses puisqu'il est également très froid. Le journal L'ECLAIR signale qu'en Sarthe, pendant la vague de froid qui s'étend du 13 décembre 1940 au 19 janvier 1941, il faut souvent casser la glace pourque les bestiaux puissent s'abreuver.

    A l'été 41, alors que l'approvisionnement devient problématique, le mauvais temps compromet les moissons en août qui est frais et humide : les récoltes sont couchées par la pluie et le vent. Du côté de Fillé, le marché noir se multiplie car les tickets d'alimentation ne couvrent pas les besoins de la population.

    Pour les femmes, surtout celles dont le mari est absent (prisonnier), c'est le temps de la "débrouille", de la récupération de vieux pneus pour ressemeler les chaussures à la confection de salade au savon sans huile. Mais il fallait surtout "tenir le coup" malgré l'angoisse, l'attente, c'est la vie des femmes de prisonniers au quotidien.

     

    lettre

     

     

     

     

     

     

    Dès leur arrivée dans le stalag (camp de prisonniers en Allemagne), le prisonnier de guerre adressait une carte-lettre  que les autorités leur remettaient afin qu'ils précisent à leur famille l'adresse du camp où il était capturé. 

    Car, en effet, à la fin de la 'drôle de guerre", beaucoup de nos soldats ont été capturés. Rien que pour notre petit village de FILLE et, sauf erreur, dix-sept filléens ont été répartis dans divers stalags et oflags en Allemagne au début de l'occupation.

    Ce furent, pour une majorité d'entre-eux, de longues années d'une dure captivité et beaucoup de souffrances. Si certains organismes renouvelaient fréquemment les démarches pour obtenir des autorités allemandes compétentes le retour des prisonniers de guerre dans leur foyer, le Comité d'Assistance aux Prisonniers en captivité s'occupait, relayé en cela par les comités locaux dans les communes, de faire parvenir aux soldats retenus en Allemagne des colis de nourriture. 

     

    Madame Gervaise Dubourg m'a transmis par mail en date du 15/11/2020, à l'appui de plusieurs photos divers "flashs et souvenirs que sa maman lui avait confiés. Gervaise n'était pas filléenne mais sa famille était originaire de la commune et sa maman "était intarissable sur sa commune d'enfance". Elle se souvient que des jeunes filles de Fillé avait créé une troupe théâtrale pendant la guerre. Elle dit également que le bénéfice de ces soirées allait aux Prisonniers de guerre mais, cependant, sans aucune certitude.


    Document archives Mairie de Fillé
    Fiche établie par le Comité Local de Fillé lors de l'expédition d'un colis pour chaque prisonnier de guerre.

     

    Ces colis étaient acheminés par la Croix Rouge et aussi grâce au gouvernement helvétique qui dès le début des hostilités est intervenu auprès des belligérants pour faire parvenir des colis postaux aux prisonniers. Ceux-ci vivaient d'espérance et ces colis leur signifiaient que dans leur village, on ne les "oubliait pas".
    Outre l'envoi de colis et le maintien des liens par messages entre les prisonniers et leur famille, la Croix Rouge avait aussi pour mission d'organiser la visite des prisonniers politiques dans les prisons, notamment pour améliorer leur sort et tenir informées leurs familles. Les infirmières enrôlées dans la Croix Rouge et donc investies de ces fonctions ont quelquefois eût la lourde tâche de transmettre aux familles la dernière lettre et les biens des fusillés.
     
     
     

        Correspondance adressée par l'Employeur d'un prisonnier de guerre en Allemagne afin d'obtenir auprès des autorités allemandes son rapatriement = démarche non aboutie. Document personnel prêté lors de l'expo "FILLE d'HIER et AUJOURD'HUI organisé à FILLE par le Comité d'Animation en Janvier 1987.      

    Je n'ai pas - personnellement - vécu cette période, étant née en 1946, mais j'étais, moi aussi, une fille de "K.G." (Kriegsgefangener - prisonnier de guerre) qui s'est évadé deux fois lors de sa captivité en Allemagne et chaque fois repris, finalement expédié dans le camp disciplinaire de RAWA-RUSKA que CHURCHILL avait appelé le "camp de la mort lente". Si la plupart des allemands dans la population manifestement n'aidait pas les prisonniers dans leur évasion - car mon père et son compagnon d'infortune ont été "cueillis" à la sortie d'un cinéma lors de la deuxième tentative -  par ailleurs, ils avaient trouvé bien en évidence, sur une poubelle, une boussole et une carte de l'Allemagne ; preuve qu'il y avait tout de même des gens en Allemagne qui avaient une certaine sympathie pour les "K.G." Mais voilà que je m'évade moi aussi, revenons donc à la période d'occupation à FILLÉ.

    En juillet 1942, Henri écrit à ses parents : "chers Parents, Plus une goutte d'encre dans mon stylo et pas une minute depuis deux jours, je suis au camp à Fillé - beau temps - ambiance sympathique..."   Un autre réfugié à FILLÉ écrit encore : "Vous remercierez T... et Madame B... pour la bonne viande qu'ils nous donnent. Je ne m'ennuie pas à FILLÉ car on y est très bien et sans restriction..."
    U
    n filléen écrit en 1941 à des parents : "nous aussi nous aimons beaucoup voyager, mais pas en ce moment car avec les difficultés sans nombre qu'on rencontre pour voyager actuellement, j'estime que c'est une véritable plaie. Aussi, tant que dureront les hostilités, nous n'entreprendrons aucun grand voyage...... "   puis constatant des changements de comportements ici ou là : "On nous a dit que cette guerre était à surprises et qu'on verra de tout... on est bien obligés de se rendre à l'évidence..."  

    - correspondances sur documents privés -

     

    Hélas, en effet, à l'instar de beaucoup d'autres communes de la France occupée, FILLÉ n'a pas échappé aux lâchetés banales de l'époque, aux ennemis invisibles : les délateurs, les dénonciateurs, enfin tous ceux qui avaient l'occasion de se venger d'un voisin, voire même d'un proche motivé par la jalousie, le mépris des autres ou tout autre raison tout aussi médiocre de dénoncer à la Gestapo.  

     

     

     

      

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    MALGRÉ LA GUERRE, LES CITADINS VIENNENT TOUJOURS EN NOMBRE ATTIRÉS  PAR LES RIVIÈRES POISSONNEUSES DE FILLÉ :

     

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    Article du 8 Juillet 1942 de Ouest-Eclair concernant un concours de pêche dans le canal.

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    L'hiver 1942/43 est le troisième hiver de guerre glacial et à Fillé comme dans tout le reste de la France, on vit toujours au rythme des tickets de rationnement. 

    Les 29 Juin et 4 Juillet 1943 : Des centaines de forteresses volantes pilonnent la région (extrait des Données chronologiques de Pierre Gouet 2005-2006).

     

     

    Pendant la guerre, à FILLÉ comme ailleurs, certains acceptèrent leur sort et se résignèrent car il y avait beaucoup plus de gens soucieux de leur sécurité et de leur garde-manger que de citoyens courageux et patriotes.

    D'autres ont relevé la tête et ont osé braver le silence et la peur. Ils ont choisi de lutter contre la barbarie nazie et par la suite, sont restés discrets sur le courage dont ils ont fait preuve. Ils resteront pour toujours cette lumière durant les années noires d’Occupation.

    Parmi ces hommes et ces femmes, des filléens, des jeunes gens pour la plupart, se sont comportés en véritables héros en s'illustrant avec courage.

    France ??? par dolbi303

    QU'HOMMAGE et RESPECT LEUR SOIENT RENDUS ICI !

    "Aussi, n'oublions pas le rôle de Madame Hélène LE BIHAN qui était mariée, mère de deux enfants et dont l'époux, Jean LE BIHAN, mécanicien, était installé en face de la Mairie. Cette jeune femme, âgée de 27 ans au moment de la Libération, a caché chez elle des résistants du maquis de la Charnie ainsi que des pilotes anglais (1) et américains (2) qu'elle a pu faire passer en zone libre".

    Extrait des "Mémoires" de René Gaignon recueillies par la presse en août 1994 lors d'une 50ème anniversaire de la Libération.
    et :

    http://www.memoresist.org (Hélène LE BIHAN figure dans la liste des résistants de la Sarthe - Site Mémoires et Espoirs de la Résistance).

    (1) et (2) notamment un pilote américain d'un B-17, abattu dans la région de Loué, le 17 Juin 1944 (arrêté également et déporté à Buchenwald où il survécut).

    "Concernant Madame Hélène LE BIHAN, j'ai découvert son nom dans les fichiers RAMP (Returned Américan Military Prisonners) dans la fiche du Lieutenant PEDERSEN qui a été hébergé chez elle un mois" mail de J.M.D.

    Arrêtée le 27 juillet 1944, elle réussira néanmoins à s'échapper. Elle avait caché chez elle, durant un mois, un pilote américain dont l'avion s'était écrasé près de Loué en juin 1944 :  Joseph W. PEDERSEN afin de l'exfiltrer.  

    Source : https://forcedlanding.pagesperso-orange.fr/pedersen.htm

     

     

    la guerre de 1939/45

     

    Avant la guerre, Jean de Maupéou est ordonné prêtre au Mans en 1933. Il est mobilisé en juin 1940 et en août, après la débâcle, il revient au Mans alors que six de ses frères sont prisonniers de guerre en Allemagne. Il est affecté au 14 de la rue du Docteur Leroy comme responsable de la Jeunesse Catholique et aumônier des scouts.

    Progressivement, l'abbé Jean de Maupéou que ses camarades surnomment affectueusement "Le Pou" devient le père spirituel de ceux qui partagent son idéal de fraternité et de générosité. En avril 1943, il bénit le mariage en l'église de la Couture de deux chefs scouts Paul Marschall* et Kathleen M. Creenshaw, née Armstrong qui refusent, eux aussi, d'abdiquer. Ensemble, ils pensent aux lendemains difficiles de ceux qui ne se résignent pas et préparent ainsi des provisions de vivres, de vêtements, des caches d'armes vers FILLÉ. Grâce au courage et au patriotisme de quelques filléens, Ils y trouvent également un refuge paisible dans les prairies du bord de Sarthe, près du manoir de la Beunêche pour des jeunes qui veulent échapper au STO.

    Jean de Maupéou ainsi que Kathleen et Paul Marchal ont été arrêtés par la Gestapo. Kathleen et Paul Marschall ont été arrêtés le 22 Avril 1944, Kathleen a été internée puis libérée le 28 Juillet 1944, Paul a été envoyé au camp de Stassfurt et il y est décédé le 24 Janvier 1945 ainsi que Jean de Maupéou. Source :

    http://www.memoresist.org (Paul et Kathleen Marschall figurent dans la liste des résistants de la Sarthe - Site Mémoires et Espoirs de la Résistance).

    et :

    Pour ces trois derniers paragraphes, les livres "100 VISAGES DE LA RESISTANCE ET DE LA DEPORTATION EN SARTHE" de Joseph Esteves ainsi que "LA VIE MANCELLE ET SARTHOISE" ont été consultés.

    *"Un certain nombre de sarthois ont payé de leur vie leur appartenance à la Résistance, arrêtés puis déportés dans des camps de concentration où ils ont succombé, victimes de mauvais traitements ou sévices. L'un d'entre-eux s'appelait Paul Marshal, professeur du Lycée de garçons du Mans, jeune marié et futur papa à qui la vie souriait : son engagement dans la Résistance l'a conduit, en neuf mois, à la mort, âgé de 31 ans, dans le sinistre camp de Stassfurt, au nord de l'Allemagne. ..."

    "Né le 22 Septembre 1913 à Nancy dans une famille bourgeoise catholique ... fait à l'âge de 14 ans une découverte qui orientera sa vie : le scoutisme, pour lequel il s'enthousiasme !... Il entreprend des études supérieures de lettres classiques à la Sorbonne et le 10 septembre 1939, la guerre déclarée, il sera embarqué à Marseille pour la Tunisie où il est affecté à l'encadrement du 12° Bataillon d'infanterie légère d'Afrique".

    "Démobilisé en 1940, revient en Métropole où en janvier 1941, il est affecté au collège de Saumur puis est reçu lors du concours de décembre. Nouvel agrégé, Paul est affecté au Lycée Montesquieu du Mans sur la chaire de la classe de première que le résistant Roger Bouvet avait dû, à la suite d'une dénonciation quitter pour le lycée Carnot"...

    "A son arrivée au Mans, Paul prend rapidement contact avec le responsable scout manceau, un jeune prêtre d'un grand dynamisme, Jean de Maupéou et Paul sympathise rapidement avec une jeune cheftaine de louveteaux de 20 ans, Kathleen Armstrong. L'abbé mariera le jeune couple le 17 Avril 1943 en l'église de la Couture"...

    "Les activités scoutes se transforment rapidement en activités résistantes !  L'abbé de Maupéou protège de jeunes réfractaires au S.T.O. et il réussit même à transmettre à Londres les plans de l'usine Renault qui fabrique du matériel pour l'ennemi !".

    "Paul et Kathleen sont arrêtés le 22 Avril 1944 par la Gestapo, transférés à la prison des Archives au Mans, puis le 29, à Fresnes. Kathleen, enceinte de six mois, est libérée le 28 Juillet, tandis que son mari est transféré au camp de Royallieu-Compiègne pour les départs en Allemagne. Déporté à Stassfurt, sa connaissance de l'allemand et son rayonnement font, au départ, désignés Paul comme chef de section. Il est même surnommé "archange du camp". Après des sévices (privation de nourriture et astreinte à des travaux surhumains) Paul décède le 17 Janvier 1945."

    "Paul Marchal a été fait, à titre posthume, par décret di 25 Mars 1957, chevalier dans l'ordre de la Légion d'Honneur et la ville du Mans par délibération du 25 avril 1960 a donné le nom de Paul Marchal à une rue située entre les rues Pierre-Belon et rue Prémartine."

    extrait de l'article de Didier Béoutis : "Paul Marchal, l'archange du camp de Stassfurt" LA VIE MANCELLE ET SARTHOISE n°430 de Septemb re 2013.

     

     

       


     



    Soldats du 97° R.A.D. à FILLÉ en 1939

     

    Maurice Baron qui était alors séminariste-soldat pendant la drôle de guerre et faisait partie d'une partie du 97° RAD cantonné à Fillé figurait-il sur cette photo ?

    Il ignorait à cette époque qu'il allait devenir le curé de notre paroisse après la guerre de septembre 1950 à juin 1958.


      

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    PHOTO COLLECTION PARTICULIERE
     

    reconstitution en 1997 de l'attaque de l'église : les chars alliés embusqués sur le pont du canal (point de mire du clocher) déclenchent une série de tirs qui vont embraser l'église, puis le presbytère.

     

     

    DISCOURS DE LA CÉRÉMONIE DU CINQUANTENAIRE

    DE LA LIBÉRATION

    CÉLÉBRÉ EN JUILLET ET AOUT 1994.

    TEXTE COMPOSÉ PAR GÉRARD CHOISNET MAIRE ET CHRISTIANE CHOISNET

     

    "Il y a cinquante ans, le 7 Août 1944, à 20 heures 30, les alliés libéraient notre commune.

    C'était une grande victoire !

    Il y a donc un demi-siècle, le monde se relevait de cette maladie qu'on appelait NAZISME.

    C'était un grand soulagement !

    La France était donc dans le camp des vainqueurs, mais elle sortait de ces années sombres coverte des plaies faites par la guerre dans ces villes ravagées par les bombes, particulièrement à l'Ouest, une France couverte de cicatrices laissées dans notre pays par la lâcheté de certains qui suivirent l'ennemi un instant et qui subirent l'épuration.

    Heureusement, dans notre pays, des héros souvent discrets même après la Victoire, ont mis leur existence et celle de leurs proches en danger afin de vaincre un ennemi qui, pour le moins que l'on puisse dire, ne s'encombrait pas de références humanitaires lorsqu'un résistant tombait entre ses mains.

    Le meilleur vaccin contre la guerre s'appelle DÉMOCRATIE et je suis heureux que, de nos jours, les peuples constatent de plus en plus souvent les faiblesses de leurs dirigeants et font, comme nous l'avons vu récemment en Europe de l'Est, échec à l'arbitraire et au totalitarisme.

    Gardons le souvenir des soldats alliés qui sont venus défendre notre Liberté et expliquons à nos enfants leur sacrifice.

    Gardons le souvenir de ceux qui furent déportés et torturés sur des critères stupides de religion ou de soi-disant supériorité de race et expliquons à nos enfants leurs souffrances.

    Expliquons leur, enfin, que les valeurs que sont la nation, la gloire, la conquête, la puissance, ne sont pas des valeurs à rejeter systématiquement mais qu'elles doivent toutes s'effacer devant cette valeur de l'homme ancrée au plus profond de chacun que l'on nomme LIBERTÉ.

    Je souhaite vivement que cette journée commémorative puisse symboliser, aux yeux de la jeunesse de notre commune, une volonté d'œuvrer en faveur d'un monde de paix.

    Que le souvenir légué par nos anciens combattants que nous célébrons aujourd'hui, en ce cinquantenaire de la Libération de Fillé, serve plus que jamais à défendre un monde de justice et de tolérance."

     

    Fillé, le 9 Juillet 1994

     


     

    Je suis né pour te connaître,

    Pour te nommer "LIBERTÉ"

    Paul ELUARD.

     

      

    La Libération et l'incendie de l'église

     

     Débarquement en NORMANDIE, dessin au fusain et à la craie sanguine par Christiane CHOISNET

     

     

    Pendant que les troupes alliées débarquent en Normandie le 6 Juin 1944, les services administratifs de l'armée de l'air allemande (la Lutwaffe) se replient de Saint Brieuc sur FILLÉ où ils s'installent dans le Château du Gros Chesnay, à la Beunêche ainsi qu'au château des Gesleries . 250 allemands étaient ainsi cantonnés sur la commune où ils avaient réquisitionné de nombreuses maisons et châteaux des environs. Les jeunes gens du village devaient travailler pour eux.

    Les allemands ont été surpris de trouver sur place et autour de la commune des nids de résistance. A l'approche de la Libération, des jeunes gens de Fillé effectuaient des actions de sabotage des voies ferrées du côté d'Arnage (une cassette audio a été remise en son temps par Roger Gaignon à Gérard Choisnet, maire, reprenant les témoignages de Filléens - de Mrs TRUDELLE et MACÉ notamment).  

    La nervosité crépusculaire de la débandade annoncée transpire dans le comportement des occupants repliés sur FILLÉ. Entre le débarquement des alliés et la libération c'est-à-dire, pendant près de deux mois, les habitants de la commune vont subir le couvre-feu de 23 heures à 6 heures du matin, le contrôle des requis et les perquisitions policières.

     

    Concernant cette occupation sur le territoire de Fillé des services administratifs de la Lutwaffe après le Débarquement en Normandie, Madame Gervaise DUBOURG m'a aimablement transmis par mail en date du 13 février 2021 quelques éléments concernant cette occupation, "mémoires" que lui avaient transmis sa maman dont les parents tenaient un café en face la Mairie. Je vous invite à en prendre connaissance et je remercie vivement Mme DUBOURG de me les avoir communiqués :

     

    "En 1944, après le débarquement, une partie de l’état major allemand pour les opérations de Normandie s’est installé quelques temps à Fillé, dans les Géleries. Les jeunes filles de 20 ans du village ont été réquisitionnées pour faire le ménage et autres tâches ménagères. Ma mère et Guillemette LORY ont été affectées au mess des officiers, afin de servir à table et de faire la vaisselle. Elles se trouvaient sous les ordres d’un sous-officier .../"

     ./... 

    "allemand (Albert ?) qui ne brillait pas par son intelligence et qui multipliait les mesures vexatoires envers les jeunes filles. Celles-ci se « vengeaient » en organisant des plaisanteries dont il était la victime. Il se plaignait régulièrement aux officiers qui - le connaissant et ayant d’autres chats à fouetter que ses démêlés avec les jeunes filléennes - laissaient faire. Les plaisanteries se retournaient toutefois parfois contre leurs auteurs ! Ainsi, les jeunes filles avaient-elles installé un petit pot d’eau sur le haut d’une porte entrouverte, la douche étant destinée au sous-officier. C’est malheureusement un officier qui a franchit la porte le premier ! une autre fois, une des jeunes filles a avalé à la hâte et en cachette une tasse de crème au chocolat destinée au sous-officier … malheureusement pour elle, le chocolat de ce jour était contaminé par une bactérie et tout le monde (c’est-à-dire les officiers et la jeune fille gourmande) a été malade !

    La situation a failli se terminer tragiquement. Les allemands ont en effet fuit les Géleries au milieu d’une bataille, et le site où ils étaient installés a été incendié. Ma mère et Mademoiselle LORY étaient à l’intérieur. Elles ont réussi à s’enfuir au milieu des flammes, non sans avoir récupéré un souvenir chipé à l’ennemi : des éléments de vaisselle provenant des faïencerie de Quimper. Ci-joint les « trophées » conservés par ma mère.".

     

     

    La Libération et l'incendie de l'église

    Entre nous, ils ne se mouchaient pas avec le dos de la cuillère ces occupants pour se permettre de manger dans de la faïence de Quimper ...

     

     

     

    LA LIBÉRATION DE FILLÉ

     

    J'ai constaté récemment que cette page avait fait l'objet d'un "pillage" intellectuel. Si nul ne peut prétendre se revendiquer de l'histoire de Fillé ou encore moins de l'exclusivité de la réécrire - que l'on ait au moins l'honnêteté de n'attribuer à personne d'autres qu'à Monsieur René Gaignon les passages repris dans la rubrique concernant la Libération de Fillé.

    Monsieur René Gaignon (décédé le 7 Avril 2018) fut, sans conteste, la mémoire vivante des évènements de cette époque.

    Dans le cadre du 70° anniversaire de la Libération, je découvre un article dans la presse (O.F. du 7.8.2014) reprenant strictement mot pour mot - disons même à la virgule près -ce que j'ai, moi-même, retranscrit ici, dans ce blog, en 2009, au sujet de l'altercation du 7/8/44 entre américains et allemands ! Or, ce récit avait été écrit en son temps par René Gaignon lui-même.

    Sans changer le sens de la narration, que l'on ait au moins le courage - ou plutôt l'honnêteté - d'en modifier les termes si l'on ne cite pas la source car c'est curieusement malsain de reprendre textuellement un contenu pour le mettre sur le compte d'autres personnes d'autant que celles-ci n'ont jamais caché à quiconque qu'elles n'étaient pas présentes à Fillé en 1944 ! A bon entendeur !

     

    france

     

     Enfin, reprenons le cours de l'histoire de la Libération de Fillé ...

    Le matin du 7 Août 1944, L......, une jeune filléenne travaillant dans la capitale sent comme tous les parisiens qu'il va se passer quelque chose. Il fait beau et chaud, 1944 aura été une année de chaleurs exceptionnelles fin mai et surtout en août, et dans cette chaleur étouffante qui règne sur la capitale, la jeune fille remarque que depuis quelques jours, les gens se parlent plus volontiers.  Ce matin du 7 Août 1944, "matin d'espoir", elle entend des bribes de conversation sur un boulevard : "Ils se dirigent vers Le Mans" : elle songe aux siens restés au village et elle en a subitement les larmes aux yeux !

    En effet, il faudra attendre le 7 Août 1944 pour voir enfin l'arrivée des troupes alliées à FILLÉ avec une colonne d'automitrailleuses et des chars Sherman, le soulagement est grand !

    Le général Patton - appliquant le plan Overlord - donne l'ordre, dès le 5 Août de s'emparer du Mans et le matin du 7, trois divisions prennent les routes qui y conduisent : la 5°DB prendra les villes de la rive nord de la Sarthe en passant par Grez-en-Bouère, Bouessay, Poillé, Asnières d'où une colonne se portera sur Noyen pour traverser la Sarthe à Fillé de manière à prendre position sur le sud-est du Mans. 

    La tête de colonne est bien entrée à Fillé mais s'est trompée de route et s'est portée par erreur sur Spay.
    Les Sherman de la 5° DB se présentent donc au pont de Spay dans la soirée du 7 Août tandis qu'une autre colonne, ayant passé par Fillé affronte les allemands à "La Belle Etoile" où une compagnie du génie est capturée et trente véhicules sont incendiés.

    Jusqu'alors préservée des combats, la commune de Fillé allait connaître ses premiers tirs dans la soirée du 7 Août quand arrivèrent les américains. Chez les allemands c'est la panique et le "sauve qui peut" mais on refuse de se rendre. Alors aussitôt les premiers coups de feu vont éclater.

    Pendant trente à quarante minutes les escarmouches vont se succéder. Un allemand sera tué entre l'église et la Maison du Passeur, un autre dans la cour de l'ancien maréchal ferrant, un troisième dans les Gesleries, non loin du château qui sera incendié par l'occupant car il contenait d'importantes archives de l'armée allemande.  (témoignage de Monsieur René Gaignon (il avait 20 ans à l'époque) qui fut témoin de l'arrivée des Américains le 7 Août 1944 et des accrochages qui s'ensuivirent).

    "Au carrefour des Fontaines, les américains se séparent en deux colonnes. Les premiers descendent vers le centre du village alors que les autres filent vers Spay. Dans leur progression depuis ce carrefour, le char de tête américain surprend et tire sur une voiture allemande venant de Roëzé et se dirigeant vers Spay. Les deux occupants s'en sortent vivants et s'enfuient en rampant. Arrivés dans le centre du village, les américains commencent leur opération de nettoyage. Des mines allemandes sont enlevées devant l'église. Un char allié qui s'est avancé au carrefour du cimetière, tire 2 ou 3 obus sur un camion que les allemands ont placé en travers de la route... Le camion s'enflamme immédiatement et la maison voisine commence à brûler. L'autre colonne américaine qui, en même temps, se dirigeait vers Spay, vient de s'arrêter vers Montalaume.  En contact radio avec leurs collègues placés au centre de Fillé, ils attendent en embuscade au nord du village, des allemands qui tenteraient de fuir par la route qui longe la Sarthe. La plupart des allemands (250 environ) installés au château des Gesleries traversent la Sarthe à la nage pour fuir vers Le Mans. Mais, juste avant, ils ont quand même pris soin de mettre le feu au château des Gesleries - comme nous l'a si bien conté Mme DUBOURG dans un précédent témoignage - Dans le bourg, d'autres allemands isolés tentent de résister. Les échanges de tirs vont encore  durer 45 minutes et trois allemands sont tués alors que trois autres se rendent. Ils sont assis sur le capot d'une jeep en guise de bouclier humain."

    "Un américain sera blessé par balle à l'épaule lors d'une escarmouche près de l'école. Une fois le combat terminé, les américains découvrent un stock de bonnes bouteilles laissées dans la cave du Mess des sous-officiers allemands. Avec mes copains, nous les rejoignons et c'est là, une fête mémorable avec nos libérateurs."

    Source : Histoire d'une Libération de Fabrice Avoie - propos recueillis auprès de René Gaignon.


     

     

    Madame Yvonne LETOURNEUR, passeur au bac du Moulin de la Beunêche au début du siècle, narrait en ces temes les évènements de la Libération de Fillé :

    "Et puis brusquement c'est l'orage, une drôle de machine frappée d'une étoile surgit sur la route des Vignes..... le lendemain le clocher brûle.
    Bientôt la pluie effacera les larmes et avec le soleil revenu, ce sera à nouveau le temps des moissons, du battage..."

     

     La nuit du 7 au 8 Août 1944 sera parsemée de coups de feu isolés, du bruit du canon avec le combat de chars Sherman et Panzer de la Belle Etoile (route d'Angers). Une compagnie américaine installe son bivouac dans la nuit à Spay et improvise un camp de prisonniers allemands le long de la RN 23 à 2 km environ de FILLÉ.

    Dès le matin, des tirs se font entendre du côté de la chapelle du cimetière où un allemand s'est caché.  

    Au lendemain de la Libération de FILLÉ, il y eut quelques méfaits plus ou moins sordides parmi la population telle que cette histoire de bottes de l'allemand tué près de l'église, bottes qui auraient été arrachées à la dépouille de ce soldat ennemi par un individu du village. Bref, une histoire qui ne grandit pas son auteur mais qui s'est rapidement transformée en non-dit au fil du temps et se chuchotait encore chez les anciens il n'y a pas si longtemps. Dans tous les villages de France avec tout ce que la guerre, l'occupation puis la libération ont pu livrer de bêtise et de méchancetés, on a vécu malheureusement des histoires de ce genre qu'il vaut mieux oublier.

     

     

     

     

    MIEUX VOUS S'ATTARDER SUR L'ÉVÈNEMENT PRINCIPAL QUI EST RESTÉ DANS TOUTES LES MÉMOIRES :

     

    L'INCENDIE DE L'ÉGLISE 

     

    Arrivés à l'entrée du bourg, deux objectifs sont la priorité des libérateurs : le cimetière et le clocher de l'église où se sont réfugiés les "verts de gris".

    En effet, quelqu'un aurait signalé aux troupes alliées que des allemands se seraient réfugiés dans le clocher de l'église. En voulant examiner les lieux, une personne aurait heurté une corde servant à actionner les cloches, l'alerte est donnée.  Rapidement, un char allié se met en position de tir : embusqué sur le pont du canal, il décoche une rafale sur le clocher de l'église qui prend feu. L'église s'embrase en un éclair et le clocher s'écroule du côté de la rivière. Cette précision a son importance car de l'autre côté, face à l'église il y avait un dépôt de munitions !

    L'intervention rapide des habitants qui font la chaîne évitera que le feu se propage dans le bourg mais du presbytère attenant qui se trouvait à l'emplacement de la cantine actuelle, il ne restera rien. Un autre sera reconstruit mais de l'autre côté, près de l'école privée.

    Petit à petit le calme revient : ainsi finit la guerre à Fillé...



    L'INCENDIE









    I
    ntérieur de l'église après l'incendie.

     

    Une Commune : FILLE face à l'histoire

    EXTRAIT DES CAHIERS DU MAINE LIBRE N° 2 D'OCTOBRE 1944 ci dessous :

     




    SOUVENIRS DE LA LIBERATION DE LA SARTHE FEU D'ARTIFICE A FILLÉ


    "Fillé, avant la guerre, était, dans la banlieue du Mans, un centre de tourisme "très couru". La Sarthe, ondoyante et capricieuse, y poétise les rives et les bois. De temps en temps un chaland passe. Chaque plage et chaque crique sont hantées par les pêcheurs, les Parisiens, les Manceaux et les Sarthois en liesse. On oublie les bruits de la grande ville et les soucis de chaque jour. Là tout n'est qu'ordre et beauté, et calme et bonheur...

    Brusquement, ce paysage de paix est troublé par les bruits de la guerre. Il faut cependant attendre les derniers jours de l'occupation allemande au pays cénoman pour que ce coin de campagne, hors des routes stratégiques, retentisse du bruit des bottes. Pour peu de temps, heureusement....

    Le 7 Août 1944, à 20 h 30, des tanks américains surgissent à l'improviste, sans que personne les attendent de ce côté de la petite route des Vignes. Les allemands cherchent à fuir. La fusillade éclate. De toutes parts se fait entendre le crépitement des mitrailleuses. Un tank américain, en batterie à l'entrée du canal, tire sur le clocher où se trouvent des allemands et le détruit partiellement.

    Soudain, le feu se déclare dans des écuries garnies de foin et de paille et prend rapidement des proportions inquiétantes, car les balles qui sifflent sans arrêt rendent toute intervention impossible. Une lueur rouge éclaire le ciel. Une maison brûle route de Spay.


     Les allemands mettent le feu au château des Gesleries.

    Un certain nombre de soldats réussit à passer la rivière et à gagner les bois. Le calme renaît. Les habitants peuvent faire la chaîne et limiter les dégâts des incendies qui font rage.

    La nuit relativement calme, reste inquiète : dix tonnes de munitions allemandes sont entreposées au centre du pays. La journée du lendemain est vécue dans l'espérance et dans l'attente. Mais à 18 h 30, la fusillade recommence....

    Ce sont des allemands cachés dans les chapelles du cimetière qui viennent de nouveau d'ouvrir le feu. Les tanks ripostent. Et bientôt un léger nuage de fumée se dessine au sommet du clocher. Le feu ! Quelques instants plus tard, la flèche est embrasée.

    Par bonheur, le vent souffle vers la rivière. Moments d'angoisse. Pourvu que le vent ne "tourne" pas ! Le clocher alors s'abattrait sur les maisons d'en face, pleines de munitions.

    Le feu gagne la toiture, l'église entière, le presbytère. Un bruit lugubre et sourd : les cloches tombent.

    Elles ne sonneront pas, ce soir, l'annonce de la Libération. Mais la joie chantera au coeur des habitants, car il y a des ruines sans doute au village charmant, presque toutes les maisons portent des traces de la bataille, mais tous se retrouvent, saufs, et libres !... "

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     




    Extérieur de l'église après l'incendie du 8 août 1944


     

     

    Le château des Gesleries (ci-dessus) avait été incendié au moment de la Libération, lors de la retraite des soldats allemands qui l'occupaient car ce château contenait  d'importantes archives de l'armée allemande. Au moment de l'encerclement par l'armée américaine, de nombreux occupants fuient en traversant la Sarthe à la nage.

    "Des vivres et des bouteilles de bon vin sont ensuite découvertes dans la cave des officiers allemands par les américains et c'est l'occasion d'une soirée mémorable entre jeunes gens de Fillé et libérateurs" (témoignage de René Gaignon au ML août 1994).

    Aux Gesleries également, des familles filléennes qui avaient été contraintes de quitter leur maison, réquisitionnée après le débarquement par les services administratifs de la Lutwaffe repliés sur Fillé, reprennent possession de leurs biens. Mais, hélàs, pour certains, la joie de rentrer "chez soi" est gâchée par la cruelle désillusion de s'apercevoir qu'on les avait tout simplement spoliés d'une partie de leur mobilier. Encore des méfaits bien regrettables dont ces malheureux habitants se seraient bien passés.

     

    SOUVENIRS DE LA LIBÉRATION DE CHARLOTTE ET RENÉ GAIGNON

     

    Le 8 août 2002, le journal local "Ouest-France publiait un article sur le couple Charlotte et René Gaignon - notre historien de Fillé - avec ce titre :

    "Le 8 août 1944, Charlotte et René ont eu le (bon) réflexe de faire des photos"

    sLa Libération et l'incendie de l'église

     "Dans l'histoire de la Libération de notre cité, il entre toujours une grande part d'étonnement ..."

    " En tous les cas, grâce notamment à un couple de Manceaux dont nous vous contons l'histoire aujourd'hui, on peut revoir par l'image ce que fut ce premier jour d'après l'occupation."

    "Charlotte avait 18 ans quand la guerre a commencé et René, jeune apprenti, venait d'entrer chez Renault, ils ne se connaissaient pas le moins du monde puisque l'une habitait Boulevard Curie et l'autre venait de Fillé tous les matins à vélo. Pourtant, deux véritables passions allaient les réunir durant cette noire période et faire en sorte que juste au lendemain de la guerre, le mariage les réunirait ... jusqu'à aujourd'hui. Sacré destin quand même que celui de ces deux êtres qui ignoraient tout l'un de l'autre et qui pourtant s'adonnaient chacun de leur côté à la natation et à la photographie...."

    Charlotte se souvient :

    "C'est maman qui m'a encouragée à faire un essai à la Régie".

    "Finalement embauchée, Charlotte va progresser dans son travail au rythme des ateliers qui n'arrêtent pas de se monter pour faire face à l'industrialisation et à l'effort de guerre".

    "Quant à René qui travaille douze heures durant et qui n'a pas eu encore le temps de découvrir le charmant minois de sa future compagne, il s'escrime à souder les chenillettes des premiers tracteurs :

    "La photo, c'était un passe-temps, une manière de me débrouiller tout seul. Et puis, il fallait échapper au STO. Heureusement, je jouais au COP rugby à l'époque avec le père Piffault et par trois fois, j'ai réussi à passer à travers les mailles du filet. Aussi, quand les premiers américains sont arrivés à Fillé le 7 août au soir, je n'étais pas mécontent de les voir arriver. C'est là que je me suis dit qu'il fallait que je fasse des photos. J'ai foncé acheter une pellicule chez Cabaret et le lendemain, j'ai pu faire la série en ville que tu vois là....".

    Ce n'est que bien plus tard, une fois mariés, que Charlotte et René découvrirent qu'ils avaient eu le même réflexe en ce 8 août 1944. Ces deux-là étaient vraiment fait pour s'entendre.

     

    Source : Extraits de l'article publié par O.F. en page "Le Mans" en date du jeudi 8 août 2002.

     

     

    La Libération et l'incendie de l'église

     

     

     

     

    photo collection particulière


    Le père Couronne était curé de la paroisse de FILLE pendant les évènements de la Libération, le voici priant devant la porte du presbytère. 

     

    christian13334



    L'EGLISE ST MARTIN DE VERTOU A DONC SUBI DEUX INCENDIES : L'UN EN 1771 ET L'AUTRE LE 8 AOUT 1944.

     

     

     

     

    peinture Christiane Choisnet

     

     

     

    Après cette guerre, quatre nouveaux noms s'inscriront sur le monument aux morts inauguré en 1923 et qui se trouve à l'entrée du cimetière : quatre jeune filléens ont fait le sacrifice de leur vie pour notre Liberté !


    Fillé retrouve son calme, sa rivière et sa sérénité...
    photos collection particulière ci-dessus et ci-dessous

     

     

           

     






    - Concernant les résistants de la Jeunesse Catholique :
    sources bibliographiques =
    100 visages de la résistance et de la déportation en Sarthe de Joseph Estevès
    - photos de l'incendie de l'église et de l'abbé Couronne : archives de la paroisse de Fillé
    - concernant le récit du cahier du Maine Libre n° 2 d'Octobre 1944 :
    "FILLE, une commune face à l'histoire" = cahier de ma collection privée
    - concernant le récit des évènements de la Libération de Fillé ainsi que sur les actes de résistance de Mme H. LE BIHAN : récits de Monsieur René GAIGNON rapportés au moment du cinquantenaire de la Libération ainsi que d'anciens de la commune ayant vécu les évènements notamment ceux de la Libération et de l'incendie de l'église.

    concernant les évènements de la soirée du 7 Août : sources et témoignages de la VIE MANCELLE ET SARTHOISE en collaboration avec le Maine Libre n° 315 de Juillet-Août 1994.

    - concernant la narration des évènements par Madame LETOURNEUR :

    sources empruntées lors de l'exposition qui a eu lieue en Janvier 1987 à FILLE :

    "FILLE D'HIER et d'AUJOURDHUI" organisée par le Comité d'Animation de l'époque.





     

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