• La Libération et l'incendie de l'église

    Plaque en fonte apposée au début de la route de la Libération jusque dans les années 90.

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    PHOTO COLLECTION PARTICULIERE
     

    reconstitution en 1997 de l'attaque de l'église : les chars alliés embusqués sur le pont du canal (point de mire du clocher) déclenchent une série de tirs qui vont embraser l'église, puis le presbytère.

     

     

    DISCOURS DE LA CÉRÉMONIE DU CINQUANTENAIRE

    DE LA LIBÉRATION

    CÉLÉBRÉ EN JUILLET ET AOUT 1994.

    TEXTE COMPOSÉ PAR GÉRARD CHOISNET MAIRE ET CHRISTIANE CHOISNET

     

    "Il y a cinquante ans, le 7 Août 1944, à 20 heures 30, les alliés libéraient notre commune.

    C'était une grande victoire !

    Il y a donc un demi-siècle, le monde se relevait de cette maladie qu'on appelait NAZISME.

    C'était un grand soulagement !

    La France était donc dans le camp des vainqueurs, mais elle sortait de ces années sombres coverte des plaies faites par la guerre dans ces villes ravagées par les bombes, particulièrement à l'Ouest, une France couverte de cicatrices laissées dans notre pays par la lâcheté de certains qui suivirent l'ennemi un instant et qui subirent l'épuration.

    Heureusement, dans notre pays, des héros souvent discrets même après la Victoire, ont mis leur existence et celle de leurs proches en danger afin de vaincre un ennemi qui, pour le moins que l'on puisse dire, ne s'encombrait pas de références humanitaires lorsqu'un résistant tombait entre ses mains.

    Le meilleur vaccin contre la guerre s'appelle DÉMOCRATIE et je suis heureux que, de nos jours, les peuples constatent de plus en plus souvent les faiblesses de leurs dirigeants et font, comme nous l'avons vu récemment en Europe de l'Est, échec à l'arbitraire et au totalitarisme.

    Gardons le souvenir des soldats alliés qui sont venus défendre notre Liberté et expliquons à nos enfants leur sacrifice.

    Gardons le souvenir de ceux qui furent déportés et torturés sur des critères stupides de religion ou de soi-disant supériorité de race et expliquons à nos enfants leurs souffrances.

    Expliquons leur, enfin, que les valeurs que sont la nation, la gloire, la conquête, la puissance, ne sont pas des valeurs à rejeter systématiquement mais qu'elles doivent toutes s'effacer devant cette valeur de l'homme ancrée au plus profond de chacun que l'on nomme LIBERTÉ.

    Je souhaite vivement que cette journée commémorative puisse symboliser, aux yeux de la jeunesse de notre commune, une volonté d'œuvrer en faveur d'un monde de paix.

    Que le souvenir légué par nos anciens combattants que nous célébrons aujourd'hui, en ce cinquantenaire de la Libération de Fillé, serve plus que jamais à défendre un monde de justice et de tolérance."

     

    Fillé, le 9 Juillet 1994

     


     

    Je suis né pour te connaître,

    Pour te nommer "LIBERTÉ"

    Paul ELUARD.

     

      

    La Libération et l'incendie de l'église

     

     Débarquement en NORMANDIE, dessin au fusain et à la craie sanguine par Christiane CHOISNET

     

     

    Pendant que les troupes alliées débarquent en Normandie le 6 Juin 1944, les services administratifs de l'armée de l'air allemande (la Lutwaffe) se replient de Saint Brieuc sur FILLÉ où ils s'installent dans le Château du Gros Chesnay, à la Beunêche ainsi qu'au château des Gesleries . 250 allemands étaient ainsi cantonnés sur la commune où ils avaient réquisitionné de nombreuses maisons et châteaux des environs. Les jeunes gens du village devaient travailler pour eux.

    Les allemands ont été surpris de trouver sur place et autour de la commune des nids de résistance. A l'approche de la Libération, des jeunes gens de Fillé effectuaient des actions de sabotage des voies ferrées du côté d'Arnage (une cassette audio a été remise en son temps par Roger Gaignon à Gérard Choisnet, maire, reprenant les témoignages de Filléens - de Mrs TRUDELLE et MACÉ notamment).  

    La nervosité crépusculaire de la débandade annoncée transpire dans le comportement des occupants repliés sur FILLÉ. Entre le débarquement des alliés et la libération c'est-à-dire, pendant près de deux mois, les habitants de la commune vont subir le couvre-feu de 23 heures à 6 heures du matin, le contrôle des requis et les perquisitions policières.

     

    Concernant cette occupation sur le territoire de Fillé des services administratifs de la Lutwaffe après le Débarquement en Normandie, Madame Gervaise DUBOURG m'a aimablement transmis par mail en date du 13 février 2021 quelques éléments concernant cette occupation, "mémoires" que lui avaient transmis sa maman dont les parents tenaient un café en face la Mairie. Je vous invite à en prendre connaissance et je remercie vivement Mme DUBOURG de me les avoir communiqués :

     

    "En 1944, après le débarquement, une partie de l’état major allemand pour les opérations de Normandie s’est installé quelques temps à Fillé, dans les Géleries. Les jeunes filles de 20 ans du village ont été réquisitionnées pour faire le ménage et autres tâches ménagères. Ma mère et Guillemette LORY ont été affectées au mess des officiers, afin de servir à table et de faire la vaisselle. Elles se trouvaient sous les ordres d’un sous-officier .../"

     ./... 

    "allemand (Albert ?) qui ne brillait pas par son intelligence et qui multipliait les mesures vexatoires envers les jeunes filles. Celles-ci se « vengeaient » en organisant des plaisanteries dont il était la victime. Il se plaignait régulièrement aux officiers qui - le connaissant et ayant d’autres chats à fouetter que ses démêlés avec les jeunes filléennes - laissaient faire. Les plaisanteries se retournaient toutefois parfois contre leurs auteurs ! Ainsi, les jeunes filles avaient-elles installé un petit pot d’eau sur le haut d’une porte entrouverte, la douche étant destinée au sous-officier. C’est malheureusement un officier qui a franchit la porte le premier ! une autre fois, une des jeunes filles a avalé à la hâte et en cachette une tasse de crème au chocolat destinée au sous-officier … malheureusement pour elle, le chocolat de ce jour était contaminé par une bactérie et tout le monde (c’est-à-dire les officiers et la jeune fille gourmande) a été malade !

    La situation a failli se terminer tragiquement. Les allemands ont en effet fuit les Géleries au milieu d’une bataille, et le site où ils étaient installés a été incendié. Ma mère et Mademoiselle LORY étaient à l’intérieur. Elles ont réussi à s’enfuir au milieu des flammes, non sans avoir récupéré un souvenir chipé à l’ennemi : des éléments de vaisselle provenant des faïencerie de Quimper. Ci-joint les « trophées » conservés par ma mère.".

     

     

    La Libération et l'incendie de l'église

    Entre nous, ils ne se mouchaient pas avec le dos de la cuillère ces occupants pour se permettre de manger dans de la faïence de Quimper ...

     

     

     

    LA LIBÉRATION DE FILLÉ

     

    J'ai constaté récemment que cette page avait fait l'objet d'un "pillage" intellectuel. Si nul ne peut prétendre se revendiquer de l'histoire de Fillé ou encore moins de l'exclusivité de la réécrire - que l'on ait au moins l'honnêteté de n'attribuer à personne d'autres qu'à Monsieur René Gaignon les passages repris dans la rubrique concernant la Libération de Fillé.

    Monsieur René Gaignon (décédé le 7 Avril 2018) fut, sans conteste, la mémoire vivante des évènements de cette époque.

    Dans le cadre du 70° anniversaire de la Libération, je découvre un article dans la presse (O.F. du 7.8.2014) reprenant strictement mot pour mot - disons même à la virgule près -ce que j'ai, moi-même, retranscrit ici, dans ce blog, en 2009, au sujet de l'altercation du 7/8/44 entre américains et allemands ! Or, ce récit avait été écrit en son temps par René Gaignon lui-même.

    Sans changer le sens de la narration, que l'on ait au moins le courage - ou plutôt l'honnêteté - d'en modifier les termes si l'on ne cite pas la source car c'est curieusement malsain de reprendre textuellement un contenu pour le mettre sur le compte d'autres personnes d'autant que celles-ci n'ont jamais caché à quiconque qu'elles n'étaient pas présentes à Fillé en 1944 ! A bon entendeur !

     

    france

     

     Enfin, reprenons le cours de l'histoire de la Libération de Fillé ...

    Le matin du 7 Août 1944, L......, une jeune filléenne travaillant dans la capitale sent comme tous les parisiens qu'il va se passer quelque chose. Il fait beau et chaud, 1944 aura été une année de chaleurs exceptionnelles fin mai et surtout en août, et dans cette chaleur étouffante qui règne sur la capitale, la jeune fille remarque que depuis quelques jours, les gens se parlent plus volontiers.  Ce matin du 7 Août 1944, "matin d'espoir", elle entend des bribes de conversation sur un boulevard : "Ils se dirigent vers Le Mans" : elle songe aux siens restés au village et elle en a subitement les larmes aux yeux !

    En effet, il faudra attendre le 7 Août 1944 pour voir enfin l'arrivée des troupes alliées à FILLÉ avec une colonne d'automitrailleuses et des chars Sherman, le soulagement est grand !

    Le général Patton - appliquant le plan Overlord - donne l'ordre, dès le 5 Août de s'emparer du Mans et le matin du 7, trois divisions prennent les routes qui y conduisent : la 5°DB prendra les villes de la rive nord de la Sarthe en passant par Grez-en-Bouère, Bouessay, Poillé, Asnières d'où une colonne se portera sur Noyen pour traverser la Sarthe à Fillé de manière à prendre position sur le sud-est du Mans. 

    La tête de colonne est bien entrée à Fillé mais s'est trompée de route et s'est portée par erreur sur Spay.
    Les Sherman de la 5° DB se présentent donc au pont de Spay dans la soirée du 7 Août tandis qu'une autre colonne, ayant passé par Fillé affronte les allemands à "La Belle Etoile" où une compagnie du génie est capturée et trente véhicules sont incendiés.

    Jusqu'alors préservée des combats, la commune de Fillé allait connaître ses premiers tirs dans la soirée du 7 Août quand arrivèrent les américains. Chez les allemands c'est la panique et le "sauve qui peut" mais on refuse de se rendre. Alors aussitôt les premiers coups de feu vont éclater.

    Pendant trente à quarante minutes les escarmouches vont se succéder. Un allemand sera tué entre l'église et la Maison du Passeur, un autre dans la cour de l'ancien maréchal ferrant, un troisième dans les Gesleries, non loin du château qui sera incendié par l'occupant car il contenait d'importantes archives de l'armée allemande.  (témoignage de Monsieur René Gaignon (il avait 20 ans à l'époque) qui fut témoin de l'arrivée des Américains le 7 Août 1944 et des accrochages qui s'ensuivirent).

    "Au carrefour des Fontaines, les américains se séparent en deux colonnes. Les premiers descendent vers le centre du village alors que les autres filent vers Spay. Dans leur progression depuis ce carrefour, le char de tête américain surprend et tire sur une voiture allemande venant de Roëzé et se dirigeant vers Spay. Les deux occupants s'en sortent vivants et s'enfuient en rampant. Arrivés dans le centre du village, les américains commencent leur opération de nettoyage. Des mines allemandes sont enlevées devant l'église. Un char allié qui s'est avancé au carrefour du cimetière, tire 2 ou 3 obus sur un camion que les allemands ont placé en travers de la route... Le camion s'enflamme immédiatement et la maison voisine commence à brûler. L'autre colonne américaine qui, en même temps, se dirigeait vers Spay, vient de s'arrêter vers Montalaume.  En contact radio avec leurs collègues placés au centre de Fillé, ils attendent en embuscade au nord du village, des allemands qui tenteraient de fuir par la route qui longe la Sarthe. La plupart des allemands (250 environ) installés au château des Gesleries traversent la Sarthe à la nage pour fuir vers Le Mans. Mais, juste avant, ils ont quand même pris soin de mettre le feu au château des Gesleries - comme nous l'a si bien conté Mme DUBOURG dans un précédent témoignage - Dans le bourg, d'autres allemands isolés tentent de résister. Les échanges de tirs vont encore  durer 45 minutes et trois allemands sont tués alors que trois autres se rendent. Ils sont assis sur le capot d'une jeep en guise de bouclier humain."

    "Un américain sera blessé par balle à l'épaule lors d'une escarmouche près de l'école. Une fois le combat terminé, les américains découvrent un stock de bonnes bouteilles laissées dans la cave du Mess des sous-officiers allemands. Avec mes copains, nous les rejoignons et c'est là, une fête mémorable avec nos libérateurs."

    Source : Histoire d'une Libération de Fabrice Avoie - propos recueillis auprès de René Gaignon.


     

     

    Madame Yvonne LETOURNEUR, passeur au bac du Moulin de la Beunêche au début du siècle, narrait en ces temes les évènements de la Libération de Fillé :

    "Et puis brusquement c'est l'orage, une drôle de machine frappée d'une étoile surgit sur la route des Vignes..... le lendemain le clocher brûle.
    Bientôt la pluie effacera les larmes et avec le soleil revenu, ce sera à nouveau le temps des moissons, du battage..."

     

     La nuit du 7 au 8 Août 1944 sera parsemée de coups de feu isolés, du bruit du canon avec le combat de chars Sherman et Panzer de la Belle Etoile (route d'Angers). Une compagnie américaine installe son bivouac dans la nuit à Spay et improvise un camp de prisonniers allemands le long de la RN 23 à 2 km environ de FILLÉ.

    Dès le matin, des tirs se font entendre du côté de la chapelle du cimetière où un allemand s'est caché.  

    Au lendemain de la Libération de FILLÉ, il y eut quelques méfaits plus ou moins sordides parmi la population telle que cette histoire de bottes de l'allemand tué près de l'église, bottes qui auraient été arrachées à la dépouille de ce soldat ennemi par un individu du village. Bref, une histoire qui ne grandit pas son auteur mais qui s'est rapidement transformée en non-dit au fil du temps et se chuchotait encore chez les anciens il n'y a pas si longtemps. Dans tous les villages de France avec tout ce que la guerre, l'occupation puis la libération ont pu livrer de bêtise et de méchancetés, on a vécu malheureusement des histoires de ce genre qu'il vaut mieux oublier.

     

     

     

     

    MIEUX VOUS S'ATTARDER SUR L'ÉVÈNEMENT PRINCIPAL QUI EST RESTÉ DANS TOUTES LES MÉMOIRES :

     

    L'INCENDIE DE L'ÉGLISE 

     

    Arrivés à l'entrée du bourg, deux objectifs sont la priorité des libérateurs : le cimetière et le clocher de l'église où se sont réfugiés les "verts de gris".

    En effet, quelqu'un aurait signalé aux troupes alliées que des allemands se seraient réfugiés dans le clocher de l'église. En voulant examiner les lieux, une personne aurait heurté une corde servant à actionner les cloches, l'alerte est donnée.  Rapidement, un char allié se met en position de tir : embusqué sur le pont du canal, il décoche une rafale sur le clocher de l'église qui prend feu. L'église s'embrase en un éclair et le clocher s'écroule du côté de la rivière. Cette précision a son importance car de l'autre côté, face à l'église il y avait un dépôt de munitions !

    L'intervention rapide des habitants qui font la chaîne évitera que le feu se propage dans le bourg mais du presbytère attenant qui se trouvait à l'emplacement de la cantine actuelle, il ne restera rien. Un autre sera reconstruit mais de l'autre côté, près de l'école privée.

    Petit à petit le calme revient : ainsi finit la guerre à Fillé...



    L'INCENDIE









    I
    ntérieur de l'église après l'incendie.

     

    Une Commune : FILLE face à l'histoire

    EXTRAIT DES CAHIERS DU MAINE LIBRE N° 2 D'OCTOBRE 1944 ci dessous :

     




    SOUVENIRS DE LA LIBERATION DE LA SARTHE FEU D'ARTIFICE A FILLÉ


    "Fillé, avant la guerre, était, dans la banlieue du Mans, un centre de tourisme "très couru". La Sarthe, ondoyante et capricieuse, y poétise les rives et les bois. De temps en temps un chaland passe. Chaque plage et chaque crique sont hantées par les pêcheurs, les Parisiens, les Manceaux et les Sarthois en liesse. On oublie les bruits de la grande ville et les soucis de chaque jour. Là tout n'est qu'ordre et beauté, et calme et bonheur...

    Brusquement, ce paysage de paix est troublé par les bruits de la guerre. Il faut cependant attendre les derniers jours de l'occupation allemande au pays cénoman pour que ce coin de campagne, hors des routes stratégiques, retentisse du bruit des bottes. Pour peu de temps, heureusement....

    Le 7 Août 1944, à 20 h 30, des tanks américains surgissent à l'improviste, sans que personne les attendent de ce côté de la petite route des Vignes. Les allemands cherchent à fuir. La fusillade éclate. De toutes parts se fait entendre le crépitement des mitrailleuses. Un tank américain, en batterie à l'entrée du canal, tire sur le clocher où se trouvent des allemands et le détruit partiellement.

    Soudain, le feu se déclare dans des écuries garnies de foin et de paille et prend rapidement des proportions inquiétantes, car les balles qui sifflent sans arrêt rendent toute intervention impossible. Une lueur rouge éclaire le ciel. Une maison brûle route de Spay.


     Les allemands mettent le feu au château des Gesleries.

    Un certain nombre de soldats réussit à passer la rivière et à gagner les bois. Le calme renaît. Les habitants peuvent faire la chaîne et limiter les dégâts des incendies qui font rage.

    La nuit relativement calme, reste inquiète : dix tonnes de munitions allemandes sont entreposées au centre du pays. La journée du lendemain est vécue dans l'espérance et dans l'attente. Mais à 18 h 30, la fusillade recommence....

    Ce sont des allemands cachés dans les chapelles du cimetière qui viennent de nouveau d'ouvrir le feu. Les tanks ripostent. Et bientôt un léger nuage de fumée se dessine au sommet du clocher. Le feu ! Quelques instants plus tard, la flèche est embrasée.

    Par bonheur, le vent souffle vers la rivière. Moments d'angoisse. Pourvu que le vent ne "tourne" pas ! Le clocher alors s'abattrait sur les maisons d'en face, pleines de munitions.

    Le feu gagne la toiture, l'église entière, le presbytère. Un bruit lugubre et sourd : les cloches tombent.

    Elles ne sonneront pas, ce soir, l'annonce de la Libération. Mais la joie chantera au coeur des habitants, car il y a des ruines sans doute au village charmant, presque toutes les maisons portent des traces de la bataille, mais tous se retrouvent, saufs, et libres !... "

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     




    Extérieur de l'église après l'incendie du 8 août 1944


     

     

    Le château des Gesleries (ci-dessus) avait été incendié au moment de la Libération, lors de la retraite des soldats allemands qui l'occupaient car ce château contenait  d'importantes archives de l'armée allemande. Au moment de l'encerclement par l'armée américaine, de nombreux occupants fuient en traversant la Sarthe à la nage.

    "Des vivres et des bouteilles de bon vin sont ensuite découvertes dans la cave des officiers allemands par les américains et c'est l'occasion d'une soirée mémorable entre jeunes gens de Fillé et libérateurs" (témoignage de René Gaignon au ML août 1994).

    Aux Gesleries également, des familles filléennes qui avaient été contraintes de quitter leur maison, réquisitionnée après le débarquement par les services administratifs de la Lutwaffe repliés sur Fillé, reprennent possession de leurs biens. Mais, hélàs, pour certains, la joie de rentrer "chez soi" est gâchée par la cruelle désillusion de s'apercevoir qu'on les avait tout simplement spoliés d'une partie de leur mobilier. Encore des méfaits bien regrettables dont ces malheureux habitants se seraient bien passés.

     

    SOUVENIRS DE LA LIBÉRATION DE CHARLOTTE ET RENÉ GAIGNON

     

    Le 8 août 2002, le journal local "Ouest-France publiait un article sur le couple Charlotte et René Gaignon - notre historien de Fillé - avec ce titre :

    "Le 8 août 1944, Charlotte et René ont eu le (bon) réflexe de faire des photos"

    sLa Libération et l'incendie de l'église

     "Dans l'histoire de la Libération de notre cité, il entre toujours une grande part d'étonnement ..."

    " En tous les cas, grâce notamment à un couple de Manceaux dont nous vous contons l'histoire aujourd'hui, on peut revoir par l'image ce que fut ce premier jour d'après l'occupation."

    "Charlotte avait 18 ans quand la guerre a commencé et René, jeune apprenti, venait d'entrer chez Renault, ils ne se connaissaient pas le moins du monde puisque l'une habitait Boulevard Curie et l'autre venait de Fillé tous les matins à vélo. Pourtant, deux véritables passions allaient les réunir durant cette noire période et faire en sorte que juste au lendemain de la guerre, le mariage les réunirait ... jusqu'à aujourd'hui. Sacré destin quand même que celui de ces deux êtres qui ignoraient tout l'un de l'autre et qui pourtant s'adonnaient chacun de leur côté à la natation et à la photographie...."

    Charlotte se souvient :

    "C'est maman qui m'a encouragée à faire un essai à la Régie".

    "Finalement embauchée, Charlotte va progresser dans son travail au rythme des ateliers qui n'arrêtent pas de se monter pour faire face à l'industrialisation et à l'effort de guerre".

    "Quant à René qui travaille douze heures durant et qui n'a pas eu encore le temps de découvrir le charmant minois de sa future compagne, il s'escrime à souder les chenillettes des premiers tracteurs :

    "La photo, c'était un passe-temps, une manière de me débrouiller tout seul. Et puis, il fallait échapper au STO. Heureusement, je jouais au COP rugby à l'époque avec le père Piffault et par trois fois, j'ai réussi à passer à travers les mailles du filet. Aussi, quand les premiers américains sont arrivés à Fillé le 7 août au soir, je n'étais pas mécontent de les voir arriver. C'est là que je me suis dit qu'il fallait que je fasse des photos. J'ai foncé acheter une pellicule chez Cabaret et le lendemain, j'ai pu faire la série en ville que tu vois là....".

    Ce n'est que bien plus tard, une fois mariés, que Charlotte et René découvrirent qu'ils avaient eu le même réflexe en ce 8 août 1944. Ces deux-là étaient vraiment fait pour s'entendre.

     

    Source : Extraits de l'article publié par O.F. en page "Le Mans" en date du jeudi 8 août 2002.

     

     

    La Libération et l'incendie de l'église

     

     

     

     

    photo collection particulière


    Le père Couronne était curé de la paroisse de FILLE pendant les évènements de la Libération, le voici priant devant la porte du presbytère. 

     

    christian13334



    L'EGLISE ST MARTIN DE VERTOU A DONC SUBI DEUX INCENDIES : L'UN EN 1771 ET L'AUTRE LE 8 AOUT 1944.

     

     

     

     

    peinture Christiane Choisnet

     

     

     

    Après cette guerre, quatre nouveaux noms s'inscriront sur le monument aux morts inauguré en 1923 et qui se trouve à l'entrée du cimetière : quatre jeune filléens ont fait le sacrifice de leur vie pour notre Liberté !


    Fillé retrouve son calme, sa rivière et sa sérénité...
    photos collection particulière ci-dessus et ci-dessous

     

     

           

     






    - Concernant les résistants de la Jeunesse Catholique :
    sources bibliographiques =
    100 visages de la résistance et de la déportation en Sarthe de Joseph Estevès
    - photos de l'incendie de l'église et de l'abbé Couronne : archives de la paroisse de Fillé
    - concernant le récit du cahier du Maine Libre n° 2 d'Octobre 1944 :
    "FILLE, une commune face à l'histoire" = cahier de ma collection privée
    - concernant le récit des évènements de la Libération de Fillé ainsi que sur les actes de résistance de Mme H. LE BIHAN : récits de Monsieur René GAIGNON rapportés au moment du cinquantenaire de la Libération ainsi que d'anciens de la commune ayant vécu les évènements notamment ceux de la Libération et de l'incendie de l'église.

    concernant les évènements de la soirée du 7 Août : sources et témoignages de la VIE MANCELLE ET SARTHOISE en collaboration avec le Maine Libre n° 315 de Juillet-Août 1994.

    - concernant la narration des évènements par Madame LETOURNEUR :

    sources empruntées lors de l'exposition qui a eu lieue en Janvier 1987 à FILLE :

    "FILLE D'HIER et d'AUJOURDHUI" organisée par le Comité d'Animation de l'époque.





     

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