• La guerre de 1914/1918

     
     
     
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    Les jeunes de Fillé lors du conseil de révision de la classe 1912 à La Suze. La journée du conseil de révision est chômée et donne lieu à des réjouissances. Les "bons pour le service" vont de ferme en ferme portant un drapeau créé pour la circonstance et jouant du clairon (ou du tambour pour ceux de Fillé de la classe 1912).

     

     

    La guerre de 1914/1918 fut le résultat de l'affrontement entre deux grandes alliances :

    - l'Empire Austro-Hongrois contre le royaume de Serbie : ces deux puissances activèrent d'autres alliances qui obligèrent d'autres nations européennes à s'engager dans la guerre.
     
    Ce fut alors la Triple Entente, composée de la France, la Grande Bretagne et la Russie contre la coalition des Empires centraux qui était principalement constituée de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie.
     
    Brusquement, l'étincelle qui déclencha la guerre de 1914/1918 fut l'assassinat par un serbe de l'héritier du trône austro-hongrois l'Archiduc François-Ferdinand et de son épouse à Sarajevo (Serbie), le 28 Juin 1914. Ce qui reste avant-tout un banal fait divers à l'échelle de l' Europe est un évènement tragique pour l'Empire austro-hongrois et à partir de ce jour de juin 1914, un engrenage diplomatico-militaire se déclenche qui coûtera la vie à des millions de soldats.
     
    La paix explose comme une marmite sous pression. Le véritable engrenage est la montée des nationalismes et la rancœur entre grandes puissances européennes. Le principal adversaire de l'Allemagne est la France, la France et ses provinces perdues : l'Alsace et la Lorraine. Si l'esprit ultra-nationaliste belliciste et "revanchard" caractérise certains mouvements politiques, l'ensemble du pays, sans aller jusqu'à souhaiter une nouvelle guerre, garde au cœur des plaies ouvertes : celles de la guerre de 1870.
     
    Cependant, le 14 Juillet 1914, en France, un homme politique, Jean Jaurès, s'illustre par son pacifisme : il est  totalement opposé au déclenchement de cette guerre et il en appelle à la grève générale mais, hélas, le 31 Août 1914, il est lui-même assassiné au Café du Croissant à PARIS par un étudiant nationaliste.
     
    Puis, ensuite, tous les évènements s'enchainent :
     
    * le 1er Août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie, puis le 3 Août à la France et à la Belgique et déjà, le 4 Août 1914, l'armée allemande franchit la frontière belge.
     
    Dans cette guerre "mondiale" plus de 60 millions de soldats y ont pris part et près de 10 millions n'en reviendront pas. Près de vingt millions de soldats resteront à jamais infirmes.

     

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    C'EST LA GUERRE !

    (extrait de la gazette du web vendredi 03.10.14)

     

    Ficimel

    photo collection personnelle

     

     

     

    affiche de "mobilisation générale" on peut y lire :

    "Par décret du Président de la

    République, la mobilisation des

    Armées de Terre et de mer est

    ordonnée, ainsi que la réquisi-

    tion des animaux, voitures et harnais

    nécéssaires au complément de ces

    armées. Le premier jour de la mobi-

    lisation est le :  Dimanche Deux  Août

    1914.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Un certain onze Novembre 1989 lors de la commémoration de l'armistice de la Grande-Guerre, un vieux Monsieur qui était ancien combattant de celle de 1940 m'avait conté de biens tristes souvenirs : non pas du jour V de la Victoire de 1918 mais ceux du jour de la déclaration de guerre. Il avait sept ans en août 1914. Au lendemain de la déclaration de guerre datée du 1er Août 1914, des ordres de mobilisation sont placardés sur tous les murs le dimanche 2 Août. Je regrette de n'avoir pas retranscris aussitôt "ses mémoires" mais je vais me fier à la mienne de mémoire.

    Le Dimanche 2 Août 1914, c'était jour de la Distribution des Prix à l'école de FILLÉ (*) et les enfants avaient tous revêtu leur "habit du Dimanche" pour chanter avec Monsieur l'Instituteur. Puis, en fin d'après-midi, un attroupement, puis deux, des gens se font l'écho de cette tragique nouvelle : c'est la guerre.  La guerre, c'était bien sûr le sujet de toutes les conversations mais tous avaient bon espoir, tous comptaient sur le courage et la vaillance de nos soldats et sur la victoire.

    Les cloches ont sonné puis le tocsin a sonné aussi le 1er Août 1914.

    (*) Il faut préciser qu'à cette époque et ce, depuis 1891, les grandes vacances s'étalaient entre le 1er Août et le 30 Septembre. En Août, parce que c'est l'époque des moissons, et en septembre, celle des vendanges. Selon les régions, et notamment celles où il n'y avait pas de vignobles, des arrêtés préfectoraux modifiaient ces dates. (extrait M.F. Riour musée d'école rurale Trévargan).

    Puis, quelques années plus tard, le 14 Juillet marquera la fin de l'année scolaire : les vacances d'automne auront doucement glissé vers l'été.

    Nous sommes donc le dimanche 2 Août 1914, c'est le premier jour de la mobilisation générale et la fête, bien sûr, est gâchée. Les familles accourent autour du mur d'enceinte qui existait à l'époque autour de l'église et se pressent autour de l'affiche de malheur.

    En effet, une affiche d'ordre de Mobilisation est bien apposée afin que chacun prenne la dimension de la triste nouvelle. Ce jour-là, aucune mention des conditions de cet affichage n'apparaît dans les délibérations du conseil municipal. Hormis l'affiche de mobilisation émise par l'Etat et placardée dans toutes les communes, il n'y eut aucune autre proclamation officielle.

    C'est la première fois qu'une mobilisation générale est décrétée en France (en 1870, l'armée de métier est seule mobilisée).

     

     

     

     

    La guerre de 1914/1918

     

    Ci-dessous, devant l'église à gauche le mur sur lequel on apposait les affiches dont celle de la Mobilisation en 1914.

     

     
     
     
    Le petit train franchit le pont de Fillé emportant nos jeunes soldats confiant dans la victoire...

     

    Les foins étaient coupés. Les aînés de ces jeunes enfants ou bien leur père aussi pour certains, enfin tous ceux qui étaient en âge de partir troquèrent la fourche contre le lebel (*). Ils partaient à la guerre en cherchant encore à comprendre à la suite de quel engrenage ils s'étaient retrouvés mobilisés. Au Mans comme à la Suze, les trains étaient bondés partout d'hommes qui partaient à la guerre. Ils partirent en chantant mais cela n'a pas duré longtemps, quand les premiers blessés sont revenus, ceux-là ne chantaient plus.  

    Quelques-uns de ceux qui sautèrent joyeusement dans notre tortillard, confiants, en pensant que la guerre serait de courte durée et qu'ils allaient bientôt reprendre les travaux des champs ne savaient pas encore qu'ils auraient (pour vingt et un d'entre-eux, hélas ! rien que pour notre petit village de FILLÉ) leur nom gravé, un jour, sur un monument qui restait à construire. Mais on part en ce bel été 1914 pour une guerre éclair...

    En août 1914, les moissons restaient à faire et la mobilisation générale avait privé partiellement ou entièrement les exploitations agricoles de leur cheville ouvrière :  devant cette fatalité, toutes les familles étaient atteintes que ce soient des grands ou petits bordages. Quand le père était encore en âge d'être mobilisé, il se retrouvait avec ses fils ainés déjà sous les drapeaux, alors il restait la mère avec les enfants en âge scolaire. L'administration militaire avait été assez généreuse dans le second trimestre 1914 dans l'attribution des permissions agricoles, une circulaire d'Adolphe Messimy, ministre de la Guerre au début du conflit mondial, n'avait pas été abrogée et des démarches auprès des autorités militaires permettaient d'obtenir des permissions aux agriculteurs. Mais, hélas, au fil des mois, l'espoir de voir le retour des soldats s'étant estompé, le problème de la pénurie de main d'œuvre agricole gardait toute son acuité.

    Le 2 février 1915, une circulaire stipule que les Maires ont pour mission de veiller à ce que les permissions soient consacrées au travail qui la motive. En 1917, la loi Dalbiez supprime les dispenses et sursis en envoyant au front tous les hommes aptes au service en assurant la juste répartition et une meilleure utilisation des hommes mobilisés ou mobilisables ce qui suscite une déception amère dans nos campagnes.

    Enfin, en 1917, la loi Mourier éveille un espoir dans la population car elle exclut des mutations au front les hommes pères de quatre enfants, veufs avec trois enfants ou ayant eu deux frères ou deux fils morts ou disparus depuis plus de six mois.

    (*) Du nom du colonel Lebel qui fit adopter le fusil à répétition modèle 1886. Le fusil Lebel est le premier fusil d'infanterie au monde utilisant la poudre blanche inventée en 1884 par Paul Vieille. Ce fusil va révolutionner l'armement portatif du soldat d'infanterie e, améliorant spectaculairement les vitesses initiales des balles grâce à la nouvelle poudre. 

     
    Les conditions climatiques très rudes de l'hiver 1916/1917 se rajoutèrent aux souffrances des malheureux soldats.
     

     

     

    En marge des évènements alarmants qui secouent notre pays dans cette seconde décennie du XX° siècle et qui impactent durement la vie quotidienne des habitants de notre département, un drame survient sur la Sarthe le 9 Juillet 1916 : notre célébrité locale, Monsieur Henri Vallée - qui a donné son nom à notre salle des fêtes - meurt noyé suite à une imprudence.

    Ci-dessous, extrait du journal "La Sarthe"

    "Ce matin, vers 9 h30, Monsieur Henri Vallée, mécanicien, propriétaire du bateau-vapeur qui fait les services de la Raterie et Arnage, commit l'imprudence de se rendre sur ce barrage du Pont de Fer, pour y ouvrir quelques vannes. Il espérait ainsi faire baisser le plan d'eau et, permettre la sortie de son bateau.

    Monsieur Henri Vallée était accompagné de deux de ses ouvriers, Messieurs Doiteau Albert et Benoit Marcel. Au cours de son intervention, Monsieur Vallée glissa si malencontreusement qu'il tomba dans la Sarthe.

    Les deux ouvriers essayèrent de le saisir et de le maintenir mais ils ne purent y parvenir en raison de la rapidité du courant. Ils appelèrent les secours. On alla chercher la bouée de l'usine à gaz puis l'on prit un bateau. Mais ce ne fut qu'au bout de vingt minutes qu'il fut possible de retirer le corps du malheureux sur la berge non loin de son vapeur.

    Les soins les plus énergiques lui furent prodigués par les personnes présentes et par Monsieur BAZOGE, pharmacien, place de l'Eperon au Mans. On procéda à des piqures, à des tractions rythmées de la langue et à des inhalations d'oxygène. Pendant ce temps, on cherchait un docteur qu'il fut impossible de trouver.

    Le service de santé de la Caserne Négrier fut avisé. Monsieur le Médecin-major Vallon, accompagné de plusieurs infirmiers vint immédiatement sur les lieux. Il fit continuer les tractions mais après une heure d'efforts, il fallut reconnaître qu'il n'était plus possible de ranimer Monsieur Henri Vallée. 

    Monsieur Berger, commissaire de Police du 1er arrondissement a fait transporter le corps au domicile du défunt, 27, rue Pasteur.
     

    Monsieur Henri Vallée était bien connu dans notre ville ....".

    extrait du journal "La Sarthe" du 9 Juillet 1916.

     

    Ci-dessous, extrait du journal "La Sarthe" du 10 Juillet 1916 :

    "C'est le docteur Persy qui a procédé aux constatations légales du décès de Monsieur Henri Vallée dont nous avons relaté hier la triste mort.

    Monsieur Vallée était âgé de 60 ans. Parmi les personnes qui ont essayé de le sauver, il convient de citer Monsieur Henri Bedouet, employé des Chemins de Fer de l'État qui, arrivé le premier sur le pont, s'engagea sur les planches recouvertes d'eau et s'efforça d'attirer, à l'aide d'un crochet en fer, le corps de Monsieur Vallée.

    La jeune fille de l'éclusier passant courageusement sur le barrage fit également tout son possible pour aider les sauveteurs.
     
    Désormais, il repose dans le cimetière de Fillé. Sa tombe est au fond du cimetière à gauche de l'allée centrale, 2ème tombe après la chapelle.
     
    Recherches effectuées par Monsieur René Gaignon.

    La guerre de 1914/1918

     
    Le 8 Février 1918, un avion militaire a atterri à Spay, village voisin de Fillé ; le Maire de ladite commune a pris aussitôt les mesures nécessaires pour la surveillance de l'appareil après avoir averti les autorités.
     
    Les américains ont débarqué à Saint-Nazaire en juin 1917.
     
     
     
     

    A   FILLE, les murs de la ferme du moulin - dont les bâtiments ont été rénovés en 2007 - ont gardé des marques dans la pierre de la guerre de 14/18. Deux soldats américains venus au secours des alliés à la fin de la guerre ont laissé sur le mur de la grange, des marques de leur passage en gravant leur nom près de la porte d'entrée :
    "JOHN LO...." et JO CLARK NOV. 1918"

    Lors de la rénovation en 2007, le Maire, G. CHOISNET avait insisté auprès des architectes chargés des travaux pour que la pierre gravée de ces noms soit conservée et protégée.

     

     

     

    La guerre de 1914/1918

    Le mur de la porte où furent gravés le nom des soldats américains a été conservé.

     

     

    ci-dessus, plaque commémorative apposée par la Ville du Mans le 14 Juillet 1919


    En 1919, il reste encore de nombreuses troupes de l'US Army en Sarthe. Ils auront été 1 650 000 à transiter en Sarthe entre 1917 et 1919. En effet Le Mans sera une grande gare de passage pour les démobilisés bretons (*) mais d'autres reprennent le train en sens inverse et quittent la Sarthe : Belges, Britanniques, Américains et Polonais de l'armée bleue créée en 1917 dans notre département qui fut une zone d'accueil et de transit pour de nombreuses troupes étrangères alliées comme les Russes, déjà repartis lors de la révolution bolchevique. (extrait de l'O.F. du 6.11.2018). 

    (*) bretons ou toutes régions du N.O. de la France : départements de la Mayenne, du Maine-et-Loire, etc ...

    Autres baignades mortelles :

    Malheureusement, en Juin 1919, on apprend qu'un soldat américain Luigi A. QUARANTO s'est noyé à FILLÉ dans la Sarthe. Voir ci-dessous, extrait du journal "OUEST-ÉCLAIR" du 2 Juin 1919 qui relate ce fait-divers malheureux.

     

     

    Par ailleurs, le même journal local, daté du 4 Octobre 1919, nous apprend qu'un cultivateur de GUÉCELARD a constaté, dans une maison qu'il possède à FILLÉ et qui était occupée par des soldats américains, que ces derniers, avant leur départ, avaient fracturé la porte d'une chambre et dérobé 22 litres d'eau de vie.  

     

    D'autres soldats sont revenus, gazés, comme ce Monsieur qui a vécu malgré sa condition physique précaire jusqu'à 94 ans et qui était venu habiter à la campagne à FILLÉ parce que le médecin conseillait à YVES d'arrêter toute activité. Il lui était demandé principalement un retour à la campagne suite à ses blessures datant de la première guerre mondiale au cours de laquelle il a perdu tous ses copains en une journée de juin 1918. Donc, YVES et JULIENNE ont dû partir de la capitale en 1938 pour FILLÉ où ils ont vécu 53 années heureux ensemble .

    JULIENNE était âgée de 90 ans lorsqu' en 1992, le maire G. CHOISNET lui a annoncé la construction d'un groupe scolaire tout neuf à FILLÉ. Julienne en a pleuré de joie car elle avait des valeurs très laïques et une école toute neuve dans notre village ; elle n'en croyait pas ses oreilles !
     

    La France sort victorieuse mais brisée. Le traité de Versailles en 1919 est un traité de paix signé entre l'Allemagne vaincue et les Alliés de la première guerre mondiale mais en raison des sanctions qu'il infligeait (dommages et réparations de guerre, occupation de la Ruhr, etc..) il contenait déjà les germes de la seconde guerre mondiale.



     

     

    La guerre de 1914/1918

     Carte adressée par un jeune soldat à son père, datée du 31 Octobre 1918. Peut-être lui et ses compagnons sentaient ils le vent de la Victoire pour éprouver le besoin de s'amuser un peu. Cette carte nous a été remise par un de ses descendants de Fillé.

     

     

    "Nul Homme sensé ne peut préférer la guerre à la paix puisque, en temps de guerre, ce sont les pères qui enterrent leurs fils alors que, en temps de paix, ce sont les fils qui enterrent leur père." HERODOTE.

     

     

     

    "LE JOUR DE GLOIRE EST ARRIVE" TITRE LE PETIT COURRIER

    Copie du Petit Courrier d'une page de journal de Novembre 1918 extraite des archives départementales du Maine et Loire Presse

     

    La commune de FILLÉ a reçu une médaille et un diplôme pour sacrifice avec courage et abnégation pendant la guerre de 1914/1918.

    Le diplôme encadré figurait dans la salle du conseil quand celui-ci a pris possession de la salle de classe en 1992.

      ci-dessous, carte écrite le 30 décembre 1918 par un jeune filléen à sa fiancée à son retour de guerre.

            

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    Concrètement, la grande guerre est gravée dans les généalogies de toutes les familles françaises, sur le marbre de tous les cimetières de notre pays.

     

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      Correspondance de Louis RAVENEL mort au Champ d'Honneur  qui fut adressée à ses proches parents   quelques années avant la guerre : Louis dont le  nom est gravé sur le monument aux Morts de Fillé comme celui de vingt autres malheureux camarades était du 117° RI. Il était né à Noyen-sur-sarthe le 30 Juin 1882 ; à Fillé, il était cultivateur, il est décédé à BOIS-ROQUETTE dans la Marne, le 29 Septembre 1915,  à l'âge de 33 ans. Il  avait épousé Marie-Alexandrine de Fillé en 1906. Il laisse une veuve et 2 enfants.

     

    Parmi les vingt autres soldats de FILLE morts pour la France, certains ont été portés disparus.

    SOURCE =

     ARCHIVES NATIONALES - FONDS DU MINISTERE DES PENSIONS : LIVRE D'OR DES MORTS POUR LA FRANCE

     extrait du contenu :

    "Dès 1914, la qualité de « Mort pour la France » est attribuée aux civils et aux soldats victimes de la Première Guerre mondiale ; ainsi, tout au long du conflit, le ministère de la Guerre tient à jour un fichier de tous les soldats honorés de cette mention qui répondait à des critères précis : seules les personnes décédées entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919, morts sur le champ de bataille ou à cause de dommages directement imputables au conflit, étaient susceptibles de la recevoir.

    Par la loi du 25 octobre 1919, « relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la Grande guerre », l’État lance le projet d'unLivre d'or comprenant les noms de tous ces héros anonymes, qui serait déposé au Panthéon. Le ministère des Pensions, nouvellement créé, est chargé d'établir, à partir du fichier existant, la liste des Morts pour la France de chaque commune. ...

    Toutefois, les décalages entre les noms figurant sur les monuments aux morts et ceux des Livres d'or proviennent du fait que la liste du ministère est établie en 1929 alors que les monuments aux morts ont presque tous été érigés entre 1920 et 1925. En 1935, la présentation matérielle du futur Livre d'or est fixée : 120 volumes devaient être imprimés en plusieurs exemplaires, dont un serait déposé au Panthéon. Les contraintes budgétaires, puis le début de la Seconde Guerre mondiale, mirent fin au projet, en laissant subsister la documentation préparatoire. Les Archives nationales conservent ainsi pour chaque commune française, la liste des soldats Morts pour la France, classée par ordre alphabétique des départements puis des localités. Ces listes nominatives communales permettent de connaître les nom et prénom de chaque personne, ainsi que la date et le lieu de son décès.La guerre de 1914/1918


     

    * Emile BASILLE était du 166° RI, il avait 18 ans en 1914 ; il était aide de culture à la ferme familiale et habitait Fillé depuis 1893. Il a été tué le 3 Septembre 1918 au combat du bac d'Ablaincourt-Pressoir dans l'Aisne ;

     

    * Félix BRINDEAU était caporal au 164° Régiment d'Infanterie. Né à Fillé en Mars 1898, il était le fils d'Auxilia Ménager qui était bien connue dans le village pour avoir été la receveuse du tramway. Félix a disparu le 23 Août 1918 entre Petit Longpont et la ferme de Cumois (à l'est de Soissons) à l'âge de 20 ans. Il exerçait la profession de coiffeur à Boulogne-sur-Seine ; 

    Cité à l'ordre de son régiment le 31/07/1918 pour sa conduite aux combats des 18 et 20/07/1918. Croix de guerre avec Etoile de bronze (source Mémorial GenWeb).

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    * René BUSSON était né au Mans en décembre 1887 mais ses parents étaient domiciliés à Fillé. Il  exerçait la profession de fleuriste rue de la Barillerie au Mans. Il est disparu le 22 Mai 1916 à Vaux devant Damloup. Il avait 29 ans.

     * Je remercie Monsieur VANTOURS Pascal, Garde d'Honneur à Lorette, d'avoir bien voulu apporter une précision concernant le soldat René Busson disparu en 1916 et tous ceux qui figurent sur l'anneau de mémoire de Notre-Dame-de-Lorette. J'ai procédé immédiatement à la rectification qui s'imposait. Ch. Ch. Fillé.

     

    La guerre de 1914/1918

     

    * Ernest CERVEAU du 153° Régiment d'infanterie était le fils du boulanger de Fillé et avait également 18 ans en 1914 ; il était ouvrier dans la boulangerie familiale ; il est mort le 30 Juillet 1916 à Hardecourt dans la Somme ;

     

    * Ernest CHENE du 12° cuirassé était né le 14 Août 1890 à Voivres, également mort au champ d'honneur à Buzancy dans l'Aisne (disparu) ;

     

    * Auguste CLEMENT du 117 ° était né au Mans en juillet 1884. Il habitait à Fillé au Mortier Noir depuis 1912 où il était journalier. Il a été tué dans la Marne à Perthes les Hurlus le 23 Septembre 1915.  Mort pour la France à l'âge de 31 ans ;

     

    * Louis COTTEREAU était 2° classe au 23° Régiment d'Infanterie coloniale, il est mort des suites de blessure de guerre le 3 Novembre 1917 à Ailles dans l'Aisne. Mort pour la France à l'âge de 27 ans, inhumé à Pontavert. 
     

     
     

     

    La guerre de 1914/1918

     

    * Emile FROGER était caporal au 146° Régiment d'Infanterie et il a été tué le 25 Septembre 1915 à Beauséjour dans la Marne et inhumé à SUIPPES dans la Marne. Mort pour la France à l'âge de 35 ans. Il était aide de culture à Roëzé.

     

     

    La guerre de 1914/1918

     

     

    * Marcel GOUET était domestique à FILLÉ à la "Ferme Neuve" en 1914. Il était né au Mans en Février 1886. Il était 2° classe du 404° Régiment d'Infanterie et il a été tué le 9 Juin 1917 au nord d'Urvillers dans l'Aisne. Mort pour la France à l'âge de 31 ans. Il est inhumé à ST QUENTIN dans l'Aisne.

     

    * Alexandre GUYON était 2° classe au 69° Régiment d'Infanteri. Il était né à Spay en juin 1894 . Il a été tué le 2 Octobre 1915 à Beauséjour dans la Marne. Mort pour la France à l'âge de 21 ans. Il était cultivateur dans notre commune. 

     

    * Emile GUYON était du 317° Régiment d'Infanterie, il a été tué le 5 Mai 1917 au chemin des Dames. Mort pour la France à l'âge de 27 ans et inhumé à CERNY-EN-LAONNOIS dans l'Aisne. Il était également cultivateur dans notre commune.

     

    La guerre de 1914/1918

     

    * Clément LORIOT était canonnier au 104° Régiment d'Infanterie, il est mort le 15 Octobre 1918 à l'hôpital d'évacuation de Lyon des suites d'une maladie contractée à l'armée, à l'âge de 40 ans. Clément LORIOT, comme ses camarades Emile et Alexandre GUYON, était cultivateur à FILLÉ. Il était né le 1er Octobre 1878 à la Maison Neuve à Fillé-Guécelard. Il est inhumé dans la Nécropole Nationale La Doua à Villeurbanne (Rhône). Comme son camarade Louis RAVENEL, il s'était marié en 1906, il laisse une veuve et 4 enfants.

     

    Clément Loriot

     

    tombe de Clément LORIOT Nécropole de la Doua à Villeurbanne

     

     

    La guerre de 1914/1918

    * Georges MALLET était le fils du menuisier de FILLE, ouvrier menuisier dans l'entreprise familiale, il était né en octobre 1882 à Spay. Il était 2° classe au 150° Régiment d'Infanterie et il a été tué le 21 Septembre 1915 à St-Hilaire-le-Grand dans la Marne. Mort pour la France à l'âge de 33 ans ;

     

     

    * Victor MORIN était 2° classe au 166° Régiment d'Infanterie et il a été tué le 18 Juin 1917 à Mont Cornilles dans la Marne. Mort pour la France à l'âge de 34 ans et inhumé à SEPT-SAUX dans la Marne ;

     

    * Raymond PAPIN, aide de culture à la Richardière avait 24 ans en 1914, il est mort en octobre 1914 à AMILLY dans la Meuse ; Mort pour la France.

     

     

    * Arthur PIERRE, aide de culture à la Livardière était 2° classe au 327° Régiment d'Infanterie. Il était né en avril 1895 à Fillé. Il a été tué le 7 Octobre 1915 à Souain dans la Marne. Mort pour la France à l'âge de 20 ans ;

     

    * Clovis POIRIER également cultivateur à Fillé; Il était né en Mai 1895 à Parigné-le-Polin. Il est mort au début de la guerre, le 23 Décembre 1914, à l'hopital mixte de Mamers. Mort pour la France, il avait 19ans. Il était 2° classe au 115° Régiment d'Infanterie, Inhumé dans le carré militaire du cimetière communal de ladite commune.

     

    * Louis QUETTIER du 313° Régiment d'artillerie lourde a été tué d'un éclat d'obus le 1er Mai 1918 et inhumé à Reningelst en Belgique. Mort pour la France à l'âge de 21 ans ;

     

    La guerre de 1914/1918

     

    * Auguste TOLLET domestique agricole à Spay était soldat au 53° Régiment d'Infanterie; Il était né en Août 1885 à Bessé-sur-Braye et résidait à Fillé depuis octobre 1908. Il est disparu le 18 Mars 1915 à Beauséjour dans la Marne. Mort pour la France à l'âge de 30 ans.

    * Louis RAVENEL (1ère fiche détaillée sous la photo de la carte postale écrite de sa main)

     

    * Ernest TUFFIERE était 2° classe au 67° Régiment d'Infanterie. Il était né en février 1895 à Spay et il a été tué le 15 Mars 1916 à l'Epine Lambert - St-Hilaire-le-Grand dans la Marne. Mort pour la France à l'âge de 21 ans et inhumé à MOURMELON LE GRAND dans la Marne ; il était cultivateur à Spay.

    (Source : http://www.sepulturesdeguerre.sga.defense.gouv.fr)

    image poilu : fusain et aquarelle de Camille Godet (1920) Musée des Beaux-Arts de Rennes.

     

    Ne figurent pas sur le monument aux Morts de Fillé :

    * Emile RABEAU, né le 14 Avril 1894 à Malicorne-sur-sarthe, il était soldat de 2ème classe au 7° Régiment de marche de Zouaves (7° RMZ). Il est Mort pour la France, le 15 Janvier 1915 à Hermaville dans le Pas-de-Calais.  Lieu de transcription du décès : Fillé (Sarthe).    

    * Auguste VINCANT, né le 29 Septembre 1894 à Chemiré-en-Charnie, il était chasseur de 2ème classe au 10ème bataillon de chasseurs à pied (10° BCP). Il est Mort pour la France, le 28 Décembre 1915 à Bruay-la-Buissière - Ambulance 3/21 dans le Pas-de-Calais. Lieu de transcription du décès : Fillé (Sarthe).

    * Frédéric VINCANT, né le 21 Mai 1890 à Chemiré-en-Charnie, il était soldat de 2ème classe au 67° Régiment d'Infanterie (67° RI). Il est Mort pour la France le 6 Avril 1915 aux EPARGES dans la Meuse. Lieu de transcription du décès : Fillé (Sarthe).

    source : https://www.memoiredeshommes.

     

    La guerre de 1914/1918

     

      Ne figure pas sur le monument aux morts de Fillé :

      Auguste DESPRES soldat 2ème classe du 59° Régiment infanterie de la territoriale mort le 4 Octobre 1916 en mer  pendant le naufrage du Gallia. Mort pour la France à l'âge de 43 ans. Il était né à Fillé. Source :http://www.chtimiste.com/batailles1418/combats/Gallia/gallia2.htm

      En effet :

    Le 4 octobre 1916, le Gallia, un croiseur auxiliaire de l'armée française, a été torpillé par un sous-marin allemand en Méditerranée. En 15 minutes, plus de 1 300 soldats ont disparu dans la plus grande catastrophe maritime de la Grande Guerre.4 oct. 2016. (extrait wikipédia).

     

     

    La guerre de 1914/1918

    Ne figure pas sur le monument aux morts de Fillé :

     

     * Albert HÉMERY né le 9 Octobre 1893 à Conlie, Sergent au 7° Régiment de marche de Tirailleurs et décédé le 9 Octobre 1918 à Plessier-Rozainvilliers (Somme) Mort pour la France à l'âge de 25 ans - Lieu de transcription du décès : Fillé (Sarthe)

    source : https://www.memoiredeshommes.

     

    Reningelst

    cimetière français de Reningelst (Belgique) où est enterré Louis QUETTIER.

    La commune de Fillé honore ses poilus morts pour la France le 11 Novembre 1923

    au cours de l'inauguration du monument aux morts.

    Montages

     

     

    LE CHÂTAIGNIER DE LA MALÉDICTION :

    Au début de la route du Bur venant de Spay, à l'entrée du lotissement actuel des Fontaines (rue du châtaignier), il existe un châtaignier médiéval (environ 400 ans), de dix mètres de circonférence et dont le tronc est creux. Il a été malmené récemment, par jeu, par des jeunes de Fillé qui ont brûlé un peu de ce qui restait du tronc ce qui lui a valut le secours des pompiers qui l'ont, pour de nombreuses années encore, je l'espère, pour ainsi dire sauvé.

    Cet arbre avait été, pendant un temps, répertorié parmi "les arbres remarquables de France" et il avait abrité la statue d'une vierge dans le creux du tronc.  6822992903_57d773ab8a_b

    Vouloir brûler cet arbre serait, en quelque sorte, un sacrilège étant, comme nous l'avons dit plus haut,  un vénérable géant né à la fin du Moyen âge et surtout parce qu' on y dansait traditionnellement, autrefois, comme dans beaucoup de nos campagnes, comme on a dansé aussi autour du grand chêne situé à l'orée du bois du Gros Chesnay, non loin de la route des Vignes.

    D'après certains témoignages, une croyance populaire aurait perduré longtemps après le retour des survivants de la tuerie de 1914/18 :  il se disait dans les chaumières que les gars du village qui avaient  dansé autour du châtaignier ne sont pas revenus de la guerre tandis que ceux qui n'ont pas dansé, eux, par bonheur.... sont revenus. Cette croyance a tellement marqué les esprits que chez les anciens, certains ne voulurent jamais toucher à l'arbre lui attribuant un pouvoir maléfique.

     

     

     

    Lors de la quatre-vingtième commémoration de l'armistice, à l'appel de chaque nom énoncé par le Maire - donc bien évidemment ceux qui figurent sur le monument  aux morts - les jeunes écoliers filléens présents à la cérémonie répondirent vingt et une fois : "Mort pour la France".  Pour l'avenir de nos jeunes écoliers, nous songeons à ces jeunes gens qui avaient vingt ans en 1914, et qui, eux aussi, ont été écoliers à FILLÉ, mais qui furent fauchés en pleine jeunesse au milieu d'une folie meurtrière et qui se sont tous comportés en héros.

     

    Dans cette guerre absurde et suicidaire où périrent tant de jeunes gens dont vingt et un enfants de FILLÉ, nous sommes tous redevables à cette génération de tant de sacrifices.

    La nation française serait incapable, demain, de se mobiliser avec la détermination qui fut la sienne il y a 100 ans.

    Voilà donc qu'un peu plus d'un siècle s'est écoulé depuis le début de la Grande Guerre et, il y a six ans, à l'automne 2012, l'Union Européenne s'est vu attribuer le prix Nobel de la Paix en récompense de 60 ans de paix et de prospérité.

    A l'heure de cette Europe unifiée, ayons une pensée pour nos valeureux soldats et n'oublions jamais leurs sacrifices.




    La guerre de 1914/1918








     

     


    - extrait du journal "OUEST-ECLAIR" du 2 Juin 1919 sur le site www.normannia.info
    - extrait du journal "le PETIT COURRIER" d'Août 1914 et Novembre 1918.

      HOMMAGE A YVES ET JULIENNE CARO

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  • Commentaires

    1
    odelorme
    Samedi 28 Juin 2014 à 22:51
    bonjour, je suis à la recherche de tous renseignements sur les soldats du 317 Ri. Celui ci a combattu sur ma commune de l'oise en 1914 (9/09/1914) . Merci si vous avez des infos. Cordialement O.DELORME
      • sorges Profil de sorges
        Dimanche 29 Juin 2014 à 21:21
        Je ne peux malheureusement pas vous fournir de renseignements sur les soldats qui ont stationné à Fillé en cette année 1940. La personne qui a participé à ces manœuvres et qui a laissé ses mémoires était l'ancien curé de la paroisse, mémoires retranscrites en son temps par un historien de la commune et que j'ai reprise à nouveau sur mon blog. Je pense que cette personne doit être disparue aujourd'hui. Désolée, cordialement Ch. Choisnet.
      • sorges Profil de sorges
        Dimanche 29 Juin 2014 à 21:22
        Désolée, je ne peux vous fournir de renseignements sur les soldats du 317° RI car je n'ai pas connu cette période. Cordialement, Ch. Choisnet.
    2
    sorges Profil de sorges
    Lundi 22 Juin 2015 à 20:03
    Merci de votre passage sur le site de Fillé-sur-sarthe concernant la page des soldats de 1914/1918. Je procède à la rectification concernant le soldat René Busson.
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    3
    Richard
    Vendredi 16 Octobre 2015 à 16:41
    Mon papa vient d'être inhumé au cimetière de Fillé-sur-Sarthe pas très loin de sa mère RAVENEL Marie-Louise et de sa grand mère RAVENEL Marie Alexandrine née FRETAULT. Le mari de cette dernière (donc mon arrière grand-père paternel), RAVENEL Louis, dont le nom figure sur le monument aux Morts de 1914-1918 est décédé au Bois-Roquette en 1915. Vous faites état d'une correspondance adressé à sa famille peu avant la guerre. Avec le temps, mes liens familiaux ses sont distendus avec cette partie de la famille. Auprès de qui et où, si vous le pouvez, puis-je obtenir des renseignements sur ses parents et son frère ? (je n'ai pas de problème sur ses 2 enfants) Merci d'avance Bravo pour votre travail Richard Mallet
      • sorges Profil de sorges
        Samedi 17 Octobre 2015 à 14:06
        Bonjour Richard, J'ai en réalité deux correspondances de Louis Ravenel (signées de Louis Ravenel et de Marie Freteau) adressées l'une à Madame RAVENEL Grande rue à Noyen-sur-sarthe (Sarthe) et datant de 1908 : elle est destinée à lui souhaiter sa fête visiblement et l'autre adressée à Monsieur et Madame RAVENEL René (date illisible) à la Clavelle Grande rue Noyen-sur-sarthe signée également de Louis et Marie "vos enfants qui vous aiment tendrement"... Je pense donc que pour des renseignements concernant Monsieur et Madame René RAVENEL, il serait bon de vous adresser du côté de Noyen qui se trouve entre Sablé et Fillé. Je vous adresse par mail les photos recto et verso des deux cartes de Louis et Marie. Cordialement, Christiane Choisnet.
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